Semi-conducteurs : Intel prêt à investir 80 milliards en Europe pour accélérer la production

Par latribune.fr  |   |  425  mots
"Cette usine catalysera l'industrie des semi-conducteurs, de la logistique, de la chimie", a indiqué Pat Gelsinger au salon de l'auto de Munich, l'IAA. (Crédits : Mike Blake)
Le géant américain lance une nouvelle offensive sur un marché poussé à la concentration et en pleine pénurie liée au contexte du Covid. L'industriel va choisir plusieurs sites sur le Vieux continent, dont deux unités de production à dix milliards d'euros chacune, avant d'en ajouter potentiellement six autres.

Face à la pénurie de semi-conducteurs, Intel veut maîtriser la chaîne de production. Le géant américain de ces composants électroniques - cruciaux pour de nombreuses industries (automobile, télécoms ordinateurs, console de jeux entre autres) - pourrait investir entre 20 et 80 milliards d'euros dans la fabrication de puces électroniques en Europe au cours des dix prochaines années, a indiqué son PDG Pat Gelsinger. Déjà, Intel s'est montré offensif cet été en se plaçant en embuscade pour le rachat d'un autre géant, GlobalFoundries (propriété de Mubadala Investment, une société d'investissement appartenant au gouvernement d'Abou Dhabi), pour environ 30 milliards de dollars.

Le géant américain des semi-conducteurs devrait préciser à la fin de l'année où sera installée cette usine qui devrait débuter avec deux unités de production à dix milliards d'euros chacune, avant d'en ajouter potentiellement six autres.

Ce n'est pas le premier coup d'accélérateur que l'Américain veut mettre sur la production - principalement localisée en Asie. Plus tôt dans l'année, il annonçait son intention d'investir plus de 20 milliards de dollars dans deux nouvelles usines en Arizona, et ce, pour renforcer la production en Occident.

Alors que la part de composants électroniques explose dans les véhicules, Intel prévoit que le chiffre d'affaires des puces électroniques dans l'automobile atteigne 115 milliards de dollars en 2030, contre 50 milliards en 2021.

Depuis la fin 2020 et la levée progressive des restrictions liées au Covid-19 qui ont fait exploser la demande, l'offre de puces peine à suivre. L'Europe essaie désormais de les rapatrier, essentielles dans des secteurs stratégiques.

Un secteur poussé vers la concentration

Aussi cette pression porte l'ensemble du marché vers la concentration. A l'image de Nexperia, société néerlandaise appartenant au groupe chinois Wingtech, qui s'est offert le plus grand fabricant britannique de semi-conducteurs, Newport Wafer Fab.

"Cette usine catalysera l'industrie des semi-conducteurs, de la logistique, de la chimie", a indiqué Pat Gelsinger au salon de l'auto de Munich, l'IAA. "Nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous", a-t-il lancé aux représentants de l'industrie automobile.

En parallèle de cette annonce, au selon automobile de Munich, Intel a également présenté mardi le premier "robotaxi" de sa filiale de conduite autonome Mobileye, qui devrait tester le transport de passagers dès 2022 dans les rues de la ville bavaroise, en collaboration avec le loueur Sixt.

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(avec Reuters)