Santé : le fonds pour soutenir l'innovation n'est "pas à la hauteur des enjeux"

Par latribune.fr  |   |  399  mots
Les groupes pharmaceutiques ont salué l'annonce, par la ministre Marisol Touraine, de la création d'un fonds d'investissement pour les start-ups innovantes dans le domaine de la santé mais dénoncent les contradictions du gouvernement.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé le lancement d'un fonds d'investissement public doté de 100 millions d'euros pour soutenir les start-ups qui peinent à faire commercialiser leurs produits, faute de capitaux. Plusieurs acteurs privés estiment que la somme est insuffisante et dénoncent des barrières administratives plombant l'innovation.

Eviter aux startups de traverser une "vallée de la mort financière". Tel est l'objectif du fonds d'investissement public de 100 millions d'euros, annoncé ce lundi 5 octobre par la ministre de la Santé Marisol Touraine, en faveur des entreprises innovantes en matière de santé. Le fonds, qui entre dans le cadre des Programmes d'investissements d'avenir (PIA) sera mis en place "dans les prochaines semaines", a précisé la ministre.

 Des besoins en capitaux

"Les start-up françaises se heurtent malheureusement trop souvent à la "Vallée de la mort" financière avant de parvenir à la commercialisation. Faute de capitaux suffisants, elles s'essoufflent dans une recherche permanente de financement", a déclaré la ministre dans un discours prononcé à l'occasion de l'inauguration d'une start-up, Eligo Bioscience, qui entend développer une nouvelle génération d'antibiotiques "intelligents".

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Difficultés administratives persistantes

"Nous nous en réjouissons", a réagi le PDG du groupe pharmaceutique Ipsen et du G5 santé, Marc de Garidel. "Mais en prenant certaines mesures de réglementation qui ne sont pas en cohérence avec l'innovation, il y a une certaine contradiction (du gouvernement) entre la volonté et les actes", a-t-il déploré.

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"En France ce qui marche très bien c'est aider les entreprises à innover. Ce qui marche moins bien, c'est l'accès au marché commercial, en raison de difficultés administratives comme les négociations sur les remboursements de ces produits par l'assurance-maladie, a taclé Yves L'Epine, le directeur général de Guerbet, groupe de produits de contraste pour l'imagerie médicale.

Le président de l'association France Biotech, Pierre-Olivier Goineau, un tel fonds de 100 millions d'euros "n'est pas à la hauteur des enjeux" pour les quelque 150 start-up dans la santé qu'il faudrait financer, a-t-il dit lundi soir à l'AFP. Selon lui le vrai sujet serait plutôt de permettre l'éclosion en France de davantage de fonds de capital-risque de stature internationale, pour pouvoir financer et développer ces jeunes entreprises: "Il faut surtout s'atteler à faire en sorte que l'argent privé revienne dans le champ de l'investissement à risque".

(Avec AFP)

Publié le 05/10/2015 à 19:14. Mis à jour le 06/10/2015 à 09:47.