La cybercriminalité change de visage

Par Christine Lejoux  |   |  320  mots
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Le nombre de "spams" a été divisé par dix, depuis le mois d'août, dans le monde, selon Symantec. Aux attaques massives, les "hackers" préfèrent désormais les piratages ciblés, sur les téléphones mobiles et les réseaux sociaux.

Viagra à des prix défiant toute concurrence, soi-disant alerte de la part de votre banque... Vous recevez moins de "spams" qu'il y a quelques mois, n'est-ce pas ? Selon un rapport publié mardi par l'éditeur américain d'anti-virus Symantec, le nombre de ces courriers électroniques indésirables, susceptibles de pirater votre ordinateur, a été divisé par dix depuis août dernier. On ne recense plus aujourd'hui "que" 20 à 30 milliards de "spams" chaque jour, dans le monde, selon Symantec.

Les cyberpirates préfèrent désormais les attaques ciblées

Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Si les cybercriminels ont délaissé les "spams", ce n'est pas par peur du gendarme mais parce qu'ils ont modifié leur stratégie de piratage. Oubliées, les attaques informatiques massives ! Les cyberpirates préfèrent désormais cibler leurs proies, afin de dérober des données bien précises et, surtout, de valeur, comme cela a été le cas avec le vers Stuxnet l'an dernier, dirigé contre des installations industrielles en Iran.

Les réseaux sociaux et les téléphones mobiles en première ligne

Si les "spams" n'ont plus les faveurs des cybercriminels, c'est également parce les réseaux sociaux comme Facebook sont devenus l'une de leurs cibles favorites. A tel point que le nombre d'attaques informatiques sur Internet a grimpé de 93%, l'an dernier. Des attaques qui consistent par exemple à faire cliquer l'internaute sur des liens infectés. Les "spams" font aussi les frais de la multiplication des attaques contre les téléphones portables, compte tenu du potentiel de ce marché pour les "hackers." Le nombre d'attaques visant des mobiles a ainsi bondi de 42% en 2010, les cybercriminels introduisant par exemple des logiciels malveillants dans les fameuses "applis" pour "smartphones", qui font fureur auprès des consommateurs. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Symantec et ses concurrents McAfee-Intel et Trend Micro ont de beaux jours devant eux.