Comment l'ancienne star des netbooks tente de combler son retard sur les tablettes et le "cloud"

Par Christine Lejoux  |   |  360  mots
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Le constructeur taïwanais Acer rachète une société californienne spécialisée dans l'informatique à distance, et ouvre un centre de R&D pour se développer sur le marché chinois des tablettes et des smartphones. Acer tente ainsi de rattraper son retard par rapport à l'iPad d'Apple.

Acer est en veine d'annonces. Mardi matin, le constructeur informatique taïwanais a fait part, pêle-mêle, d'une acquisition aux Etats-Unis, de l'ouverture d'un centre de recherche et développement (R&D) en Chine et de la nomination d'un nouveau directeur dans ce pays. Toutes ces annonces possèdent un point commun : elles concernent les relais de croissance d'un groupe qui était encore une star de l'informatique il y a un an, mais qui n'est plus que l'ombre de lui-même aujourd'hui, après avoir raté le virage des tablettes tactiles.

iGware, la société californienne sur laquelle Acer vient de faire main basse, pour 320 millions de dollars, est spécialisée dans le "cloud computing." Cette acquisition permettra à Acer de se déveloper sur le marché de l'informatique à distance, qui devrait plus que doubler d'ici à 2014, pour tutoyer les 150 milliards de dollars, selon l'institut Gartner. Le centre de R&D inauguré à Chongqing, lui, est destiné à renforcer la présence du groupe sur le marché chinois des tablettes et des smartphones, sous la houlette d'un nouveau directeur en Chine, Dave Chan.

"Cloud computing" et appareils mobiles vont de pair, le premier permettant l'usage des seconds. Si Acer, qui a lancé ses premières tablettes en avril, soit un an après la sortie de l'iPad d'Apple, met désormais l'accent sur la mobilité, c'est parce que la concurrence de ces ardoises électroniques, à commencer par l'iPad, a fortement nui aux ventes de ses netbooks, ces mini ordinateurs ultra plats qui avaient fait le succès du groupe ces dernières années. Depuis plusieurs mois, Acer accumule les alertes sur résultats et son cours de Bourse dévisse de 55% depuis le début de l'année.

Des contre-performances qui ont coûté son poste au patron Gianfranco Lanci, en avril. Selon le site Digitimes, ce dernier serait en passe d'être recruté par Samsung, afin de développer l'activité ordinateurs du groupe sud-coréen d'électroniqu. Il est vrai que, faute d'avoir su négocier le virage des tablettes, Lanci avait fait d'Acer le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs en 2009, en lieu et place de l'américain Dell.