Un grand "cloud computing" à la française voit le jour

Par Christine Lejoux, avec AFP  |   |  403  mots
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L'Etat, Orange, Dassault et Thales s'unissent dans le "cloud computing" au titre de la souveraineté nationale. Ce partenariat public-privé est destiné à fournir des services d'informatique à distance aux entreprises et aux administrations françaises. Ce marché est actuellement dominé par des groupes américains comme Google, Amazon, Microsoft.

Un grand "cloud computing" à la française va enfin voir le jour. Selon l'AFP, l'Etat a signé en fin de semaine dernière un protocole d'accord avec l'opérateur de téléphonie Orange, le groupe d'électronique Thales et l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes, afin de mettre en place un consortium proposant des services sécurisés de "cloud computing" (informatique à distance) aux entreprises et aux administrations françaises.

Initié en 2009 dans le cadre du grand emprunt, et baptisé alors Andromède, ce projet de partenariat public-privé doit fournir des systèmes sécurisés pour l'hébergement des données numériques, via, notamment,  la création de grands "data centers" (centres de données).

Le protocole d'accord a été signé vendredi entre les quatre partenaires mais ne sera rendu public qu'une fois validé par les instances représentatives du personnel de chacune des entreprises signataires, à l'automne, selon l'AFP, qui cite deux sources proches du dossier.

"Le gouvernement ne commente pas ce dossier en cours d'instruction", a indiqué le ministère de l'Industrie, contacté par l'AFP. Egalement interrogée, la direction d'Orange a indiqué que le projet avançait "vite et bien" mais n'a pas souhaité confirmer la signature du protocole d'accord.

Fin mai, Orange, Thales et Dassault Systèmes avaient remis un dossier commun au gouvernement, en réponse à un appel à manifestation d'intérêt. Des modalités restent à préciser, en particulier au sujet du financement et de la gouvernance du consortium, d'après l'AFP.

Pour mémoire, dans le cadre du grand emprunt, le gouvernement a prévu une enveloppe globale de 4,25 milliards d'euros pour le développement de l'économie numérique. Une partie de ce montant (2,25 milliards) sera destinée à financer des initiatives de recherche et développement portant sur les "usages, services et contenus innovants": c'est sur cette enveloppe que le consortium cloud computing devrait puiser une partie de ses ressources. En janvier 2010, le Premier ministre François Fillon avait prôné l'émergence en France d'un système de cloud computing sécurisé, au nom de la "souveraineté", les grands acteurs du cloud computing étant américains (Google, Amazon, Microsoft, etc...).

Lundi, dans un courrier adressé au PDG d'Orange Stéphane Richard, le syndicat CFE-CGC/Unsa de l'entreprise a demandé à la direction de "préciser ses intentions stratégiques, ainsi que le périmètre et les modalités de ce projet".