Le site de "e-commerce" Groupon, qui propose d'importantes réductions (jusqu'à moins 70%) grâce à un système d'achats groupés, a atteint 115 millions de membres, selon l'agence Reuters. En six mois, Groupon a plus que doublé le nombre de ses adhérents : ils étaient 50,58 millions fin 2010.
C'est au premier trimestre 2011 que le nombre de membres a commencé son ascension fulgurante, avec un bond de 64%, à 83,1 millions. Au deuxième trimestre 2011, il augmentait encore de 38%, atteignant les 115 millions.
Fondée en octobre 2008 à Chicago par Andrew Mason, la jeune société américaine prévoit une entrée en bourse d'ici à la fin de l'année, pour financer sa croissance exponentielle.
Un chiffres d'affaires de 644 millions de dollars
Le document remis par Groupon à la Securities & Exchange Commission, organisme fédéral américain chargé de la réglementation et du contrôle des marchés financiers, fait état d'un chiffre d'affaires de 644,7 millions de dollars de revenus lors du premier trimestre 2011 - clos fin mars - contre 44,2 millions de dollars un an plus tôt, soit une multiplication par près de quinze.
Le cyber-marchand Groupon a néanmoins enregistré une perte nette de 146 millions de dollars au premier trimestre 2011, en raison d'importantes dépenses marketing, évaluées à 208 millions, dont 180 millions consacrés au marketing en ligne.
Mais maintenant que les nouveaux clients sont présents en masse, il s'agit pour le leader de l'achat groupé en ligne de faire face aux critiques, qui pullulent aussi vite que son chiffre d'affaires grossit.
Un système aussi populaire que critiqué
Les premiers mécontents sont les commerçants ayant contracté avec Groupon, comme une commerçante belge qui a du plier boutique fin mars et dont la mésaventure, publiée sur Facebook, a marqué le début d'une vague de plaintes : prestations qui ne correspondent pas au "deal", commissions trop importantes, etc. Groupon prélève ainsi au commerçant une commission de 50% sur les transactions effectuées tout en leur imposant des ristournes d'au moins 50% sur les coupons.
Autre problème, l'absence de fidélisation des clients qui fréquentent le magasin seulement pour profiter d'une réduction et qui ne dépensent pas plus que leur bon. Difficile alors pour les partenaires de réaliser des opérations rentables via le site marchand.
Selon une étude de l'université américaine de Rice au Texas, publiée en septembre 2010 et réalisée auprès de 150 commerçants ayant travaillé avec Groupon, 66% des opérations se sont révélées rentables et 30% n'ont pas été profitables. Conséquence, 42% des commerces ne souhaitent pas renouveler l'expérience. De son côté, Groupon atteste sur son site que 97% de ses commerçants partenaires souhaitent renouveler l'opération. Info ou intox, les clients, eux, en redemandent.