Affaire AppGratis : Fleur Pellerin en appelle à Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  360  mots
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La ministre de l'Economie numérique a réagi à la suspension par Apple d'une application éditée par une start-up française. Elle demande à la Commission européenne de réguler les plateformes numériques mais également les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. Elle a rappelé que la France était le deuxième producteur d'application du monde après les Etats-Unis.

Fleur Pellerin vient au secours d'AppGratis. Jeudi matin, la ministre de l'Economie Numérique s'est rendue dans les locaux de la start-up parisienne dont l'application a été censurée de la plateforme de téléchargement d'Apple, App Store. 

Face à des "comportements abusifs à répétition", elle a annoncé la saisine de la Commission européenne pour que celle-ci engage une régulation des plateformes numériques. Dans cet appel, Fleur Pellerin ratisse large puisqu'elle vise autant les plateformes que les éditeurs de moteurs de recherche mais également les réseaux sociaux qui ont la capacité de décider unilatéralement des critères de référencement. La ministre a rappelé que la France était le deuxième producteur d'applications mobiles au monde après les Etats-Unis.

Dans le cas d'AppGratis, la ministre a appelé la firme californienne à "renouer le dialogue" avec iMediapp, la société éditrice d'AppGratis, fondée en 2008 par Simon Dawlat. D'après Fleur Pellerin, cette décision a été prise "sans sommation, sans explication, sans rationalité" et "unilatéralement". "Ce n'est pas un comportement vertueux et digne d'une entreprise de cette taille-là" a-t-elle jugé. "Je demande à Apple d'être responsable (...) d'avoir un comportement éthique et conforme à son image de marque" a-t-elle ajouté. Elle a toutefois exclu de s'interposer entre les deux protagonistes sauf si cela devient nécessaire".

AppGratis dément les accusations d'Apple

Pour Apple, AppGratis a enfreint deux règles des conditions générales d'utilisation par les développeurs. Le groupe considère que le concept de cette application détourne le principe même de l'App Store, à savoir sélectionner et proposer des applications aux utilisateurs. Des accusations rejetées par Simon Dawlat qui affirme qu'Apple a validé son application notamment que la version iPad une semaine avant la décision de suspension.

AppGratis connaissait un essor considérable avec 12 millions d'utilisateurs. La société visait un chiffre d'affaires de plus de 22 millions d'euros en 2013, contre 9 millions en 2012. En janvier, le groupe avait rassemblé 13 millions d'euros auprès d'investisseurs afin de financer son développement notamment à l'international. La décision d'Apple remet en cause la viabilité de son modèle économique.