"Estomaqué", AppGratis se défend contre la décision d'Apple

Alors que l'entreprise était en plein essor, Apple a coupé court aux projets de développement de la start-up française. Le fondateur, Simon Dawlat, se dit surpris et "sous le choc". Il appelle Apple à reprendre le dialogue.
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"Abasourdi, sous le choc, estomaqué, coup dur"... Le ton du communiqué de Simon Dawlat, fondateur d'AppGratis, n'hésite pas à verser dans le dramatique. A son équipe qui a "peur", il répond que lui aussi. Et d'égréner son message de formules telles que: "j'ai failli m'évanouir", "mes amis, ma famille (...) s'inquiètent pour moi", "heures les plus sombres"...

Il faut dire que l'heure est grave pour la société iMediapp. Son application phare, AppGratis, est suspendue de l'App Store depuis vendredi. Une véritable catastrophe pour la start-up française installée à Paris et qui emploie 45 personnes. Mais si AppGratis n'est plus disponible au téléchargement via l'App Store, elle continue de fonctionner pour ses 12 millions d'utilisateurs. Il n'en reste pas moins que cette décision met un sérieux coup de frein aux projets de développements ambitieux de la société. iMédiapp vient de boucler un tour de table où il a récolté près de 13 millions d'euros. Son objectif: accélérer son développement à l'international, recruter une quarantaine de personnes supplémentaires à son siège parisien, et enregistrer un chiffre d'affaires supérieur à 22 millions d'euros en 2013, contre 9 millions l'année dernière.

Apple avait tout "validé"

Pour Simon Dawlat, la décision d'Apple est surtout surprenante puisque ses échanges avec le géant de l'informatique semblaient au beau fixe. Ainsi chaque réponse fournie par AppGratis sur les points qui posaient problèmes auraient été "validées" par Apple. Pourtant, la décision du géant de l'informatique est fondée sur deux de ces questions, en infraction avec les conditions générales d'utilisation de l'App Store par les développeurs.

L'article 2.25 stipule que "les apps qui affichent d'autres apps pour les vendre ou en faire la promotion d'une manière comparable ou pouvant être confondues avec l'App Store seront rejetées". Sur ce point, Simon Dawlat affirme avoir neutralisé l'écueil avec la bénédiction d'Apple. "Nous avons bien établi qu'AppGratis n'avait rien à voir avec l'App Store. L'App Store est un immense catalogue de plus d'un million d'apps. AppGratis est un média qui teste et met en lumière un produit Apple par jour, comme le font des milliers d'autres sites, blogs et apps".

Le jeune entrepreneur s'est déclaré plus surpris par le second motif avancé par Apple. L'article 5.6 interdit "l'utilisation de notification "push" pour envoyer des messages publicitaires, des offres promotionnelles ou des offres marketing direct d'aucune nature". "Quel choc pour nous! Nous n'envoyons qu'une et une seule notification système à nos utilisateurs (et encore, à ceux qui en font la demande). C'est un message générique, tout simple, qui dit: l'offre du jour est disponible". Une pratique "conforme" d'après lui.

AppGratis reconnait avoir commis une erreur

Simon Dawlat admet toutefois avoir commis une erreur en créant une application pour chacun des territoire où AppGratis était implanté. C'était, d'après lui, "une très bonne solution pour se déployer rapidement". Mais la vingtaine d'applications contrevenait à la règle 2.2 d'Apple qui proscrit les "nombreuses versions d'applications similaires". A cela, son équipe technique venait de mettre au point une nouvelle version unique. "Nous nous sommes entendus sur une grosse mise à jour de l'app qui les réunirait toutes en une seule (...) Réponse d'Apple: OK". Plus surprenant encore, la validation la semaine dernière, soit quelques jours avant la décision de suspension, de la V3 de l'application version iPad.

Ce serait le changement d'interlocuteurs chez Apple qui aurait précipité les choses selon Simon Dawlat. Un dialogue de sourds se serait alors installé. Simon Dawlat se dit prêt à "sauter sur le premier vol pour Cupertino (siège social d'Apple en Californie, ndlr)". "Je suis dispo quand vous voulez" adresse-t-il à la fameuse firme. Une bouteille jetée à la mer?

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Commentaires 7
à écrit le 19/06/2013 à 15:20
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Article partiel je trouve. AppGratis fait la promotion d'App et de développeurs en échange d'argent. Qui paye plus se retrouve plus haut dans les top apps, et on sait l'importance de ce trouver dans ces tops (tant en visibilité qu'en chiffre d'affair...

à écrit le 12/04/2013 à 16:20
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Y'aurait pas du lobbying de la part de concurrent(s) plus puissant(s) ?

à écrit le 11/04/2013 à 9:26
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Apple a raison de virer appgratis !! ce genre d'appli monopolise les premieres place résultat un petit éditeur ne peut pas se faire connaitre ( car évidemment appgratis coute très cher ) et relegue tous les autes éditeurs bien loin dans le store ..l...

à écrit le 10/04/2013 à 16:35
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C'est Simon Dawlat, pas "Waplat". D'ailleurs à vous lire on voit que vous n'avez rien compris au probleme, par exemple l'erreur que Simon reconnait date de 2 ans et a été corrigé avec l'aval de Apple depuis. Il s'agit ici d'un tout autre probleme. Ap...

le 10/04/2013 à 17:08
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Merci pour la correction Nabil!

à écrit le 10/04/2013 à 15:28
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Ce serait pas un lointain cousin de M. CAHUZAC l'éditeur de AppGratis? Si son application avait une véritable valeur ajoutée, elle n'aurait pas besoin d'Apple pour en faire sa promotion. Le véritable problème pour les éditeurs qui se lancent sur le m...

le 10/04/2013 à 16:35
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Comment peut-on écrire un tel commentaire ? Ne pas comprendre, ne pas savoir, ce n?est pas grave, mais exprimer un commentaire aussi négatif sur quelque chose que à l'évidence on ne comprend absolument pas, c'est grave...

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