Google : Android dans le collimateur de Bruxelles

Par N.B.  |   |  435  mots
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Deux mois après la plainte de FairSearch, une association de 17 acteurs majeurs du monde de la high-tech, Bruxelles progresse dans ses investigations sur le système d'exploitation pour mobile de Google. La gratuité d'Android, et les pratiques commerciales du géant américain pourraient être qualifiées d'anti-concurrentielles par la Commission européenne.

Google de nouveau dans la ligne de mire de Bruxelles. Le géant californien ferait l'objet d'une enquête préliminaire de la Commission européenne pour son système d'exploitation pour smartphone Android, d'après des informations divulguées par le Financial Times. Une plainte avait été déposée en avril dernier par une large coalition d'acteurs du secteur : de Nokia à Microsoft en passant par Oracle, mais également Tripadvisor, Expedia... En tout, près de dix-sept entreprises high-tech regroupées dans une association baptisée FairSearch (recherche équitable) ont demandé une enquête à la Commission.

En-dessous du coût de revient

La Commission s'intéresse aux pratiques commerciales de Google qu'elle soupçonne d'être anticoncurrentielles. D'après les premiers éléments de l'enquête qu'a pu se procurer le Financial Times, le sujet du prix de vente d'Android est un point litigieux. Il faut dire que Google propose son système sans licence, les fabricants de smartphone doivent seulement supporter des coûts de développements associés à son intégration.

Mais pour la Commission européenne, Google cède son système en-dessous de son coût de revient réel, ce qui correspondrait à une distorsion de concurrence. Mais les indices ne s'arrêtent pas là. La Commission soupçonne Google de forcer les fabricants à configurer les smartphones de manière à valoriser ses propres applications.

Cheval de Troie

En avril, un communiqué de FairSearch écrivait: "Google utilise son système d'exploitation mobile Android comme un cheval de Troie pour tromper ses partenaires, monopoliser la place de marché mobile et contrôler les données des consommateurs". FairSearch demandait à la Commission européenne « d'agir vite et fermement pour préserver la concurrence et l'innovation sur ce marché critique". Sinon Google risque de "répéter ses abus de position dominante sur PC alors que les consommateurs se tournent de plus en plus vers le mobile, dominé par Android".

"Android favorise la concurrence" dit Google

De son côté, Google s'est défendu de ces accusations à travers un communiqué de presse. "Android est une plateforme ouverte qui favorise la concurrence. Les fabricants, distributeurs et les consommateurs peuvent décider comment utiliser Android, notamment quelles applications ils souhaitent utiliser", écrit le groupe américain, cité par le quotidien économique.

Depuis plus de trois ans, la Commission européenne est déjà engagée dans un bras de fer avec Google. Elle estime que la firme californienne abuse de sa position dominante sur les moteurs de recherche. Google en profiterait notamment pour mettre en avant ses services au détriment de ceux de ses concurrents.