L'incroyable projet de Google de connecter le monde à Internet par ballons

Par Delphine Cuny  |   |  490  mots
Un des ballons du projet Loon de Google. DR.
Le moteur de recherche teste en Nouvelle-Zélande l'établissement d'une connexion à partir d'une flotte de ballons dérivant dans la stratosphère. Un projet expérimental généreux et intéressé à la fois.

« Loon », comme une contraction de « balloon » (ballon) mais aussi comme le dérivé argotique de « lunatic », autrement dit dingue. C'est ainsi que Google a baptisé son projet expérimental un peu fou de fournir une connexion Internet alimentée par une flotte de ballons dérivant au niveau de la stratosphère. « Cette idée peut sembler farfelue, mais elle repose sur des bases scientifiques solides » fait valoir Google sur son blog officiel. Le moteur de recherche vient d'envoyer 30 ballons au-dessus de la Nouvelle-Zélande, dans la région de Canterbury, pour un test grandeur nature. L'idée est de trouver une solution pour offrir « un accès internet abordable à tous », en particulier dans les zones rurales et reculées, alors que « deux tiers de la population mondiale n'ont toujours pas accès à une connexion rapide et bon marché », notamment « dans la majorité des pays de l'hémisphère sud, où le coût d'une connexion Internet dépasse encore aujourd'hui l'équivalent d'un revenu mensuel. » On le comprend, Loon est un projet à la fois incroyablement généreux et intéressé de la part de Google, dont les relais de croissance se situent notamment dans ces pays mal connectés. Un projet ambitieux aussi, comme son déploiement de fibre optique au Kansas.


Source : Google
 

Un réseau de ballons à 20 km au-dessus de la Terre
Il s'agit de ballons en feuille de polyéthylène, mesurant 15 mètres de diamètre et 12 mètres de haut, conçus pour résister à la pression, alimentés entièrement par des panneaux solaires. Ils sont envoyés à 20 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre (les avions volent à 10 km environ) et vont dériver au niveau de la stratosphère, transportés par le vent. Equipés d'antennes utilisant « une technologie de radiofréquence spéciale » (basses fréquences, mais pas WiFi), les ballons se connectent à des récepteurs au sol (en forme de boule rouge installés à la façade d'une maison par exemple), sur des bandes de fréquences dédiées aux applications industrielles, scientifiques ou médicales (2,4 Ghz et 3,5 Ghz), celles du WiFi et du Bluetooth (et des micro-ondes) notamment, qui ne requièrent pas d'autorisation particulière. Les ballons se connectent aussi entre eux pour créer un réseau, chacun couvrant une zone de 40 km, jusqu'à un relais vers un fournisseur d'accès local (voir les explications techniques en anglais). En Nouvelle-Zélande, 50 testeurs volontaires vont essayer ce nouvel accès à Internet, à des vitesses dignes de la 3G selon Google, pour ce programme pilote. Google voudrait ensuite tester son projet dans des pays à la même latitude que la Nouvelle-Zélande et trouver des partenaires. « Un jour peut-être, vous pourrez utiliser votre téléphone mobile avec votre fournisseur d'accès actuel pour vous connecter aux ballons et naviguer sur Internet dans les zones qui en sont aujourd'hui dépourvues » prédit Google.