Aux Etats-Unis, un bon profil Facebook facilite l'obtention d'un prêt immobilier

Par Hélène Haus  |   |  318  mots
Avoir des amis non solvables dans vos contacts Facebook pourrait bientôt vous porter préjudice / Reuters.
Les nouveaux organismes de prêts immobiliers américains n'hésiteraient plus à espionner les profils de leurs clients sur les réseaux sociaux avant de leur accorder un crédit ou non, révèle le magazine américain Mother Jones. Une pratique qui s'accompagne d'un vide juridique.

Accepter comme ami Facebook un copain de 4èmeC que vous n'avez plus revu depuis 20 ans pourrait peut-être bientôt vous empêcher d'obtenir... un prêt immobilier. Les nouveaux organismes de prêts américains n'hésiteraient plus à vérifier les profils des réseaux sociaux de leurs clients avant de leur accorder un crédit, rapportait, mercredi 18 septembre, le magazine Mother Jones. Facebook, Twitter et autres Linkedln leur permettraient donc d'évaluer si un internaute est solvable ou non.

L'agence Lenddo, par exemple, qui fournit des prêts à des personnes résidant dans des pays en voie de développement vérifient systématiquement si un nouveau client compte un de leurs mauvais payeurs dans ses contacts Facebook. Si c'est le cas, elle lui refusera alors tout crédit. L'agence Neo, une start-up de la Silicon Valley, elle, passe au crible les contacts Linkedln. Si une personne a un réseau développé et de qualité, elle aura plus de chances d'obtenir le crédit désiré.

Une technique bientôt utilisée dans les grandes banques ?

"Les grandes banques n'ont pas encore sauté le pas de cette méthode controversée d'enquête sur les créditeurs, mais les défendeurs des consommateurs et les experts de l'industrie financière affirment que ce n'est qu'une question de temps", rapporte la journaliste Erika Eichelberger. 

Selon Mother Jones, les deux lois américaines qui encadrent les enquêtes menées par les organismes de prêts sur leurs clients - le Fair Credit Reporting Act (FCRA) and the Equal Credit Opportunity Act (ECOA) - n'ont pas légiféré sur ces nouvelles pratiques. "C'est le Far West des données financières ! Il n'y a pas de règle", résume Jeff Chester, le directeur exécutif du Centre pour la démocratie digitale. A quand leur arrivée en France ? C'est peut-être déjà fait.