Bruxelles valide le financement du cinéma par les opérateurs télécom

Par latribune.fr  |   |  361  mots
Les fournisseurs d'accès à internet continueront de payer la taxe finançant le centre national du cinéma (Crédits : <small>DR</small>)
La commission accepte le principe d'un financement du cinéma français via une taxe imposée aux opérateurs télécom, qui participent indirectement à la diffusion des films

Après deux ans de bataille avec Paris, la Commission européenne a finalement validé cette semaine la nouvelle mouture de la taxe imposée en France aux opérateurs télécoms pour participer au financement du cinéma, a-t-on appris samedi auprès de l'exécutif européen.

"La décision a été adoptée cette semaine", mais aucun communiqué de presse n'a été publié, se sont contentés d'indiquer les services de la Commission.

Bruxelles s'est longtemps opposé au système français

Bruxelles a longtemps refusé de valider le dispositif mis en place en France visant à empêcher le contournement irrégulier par certains fournisseurs d'accès à Internet de la taxe qu'ils doivent au Centre national du Cinéma (CNC). Motif invoqué par la Commission: les taxes imposées aux opérateurs télécoms doivent être directement liées à la couverture des coûts de la réglementation du secteur des télécommunications et pas à autre chose.

Mais cette lecture avait déjà été remise en cause en juin, quand la justice européenne avait donné son feu vert à la taxe imposée aux opérateurs télécoms en France pour financer en partie l'audiovisuel public.

Une avancée importante, selon Filippetti

La décision prise cette semaine a été vivement saluée en France, qui vient de remporter une autre victoire dans le domaine culturel avec le maintien de son systèmes d'aides au cinéma. "C'est une avancée importante en faveur de la création cinématographique et audivisuelle qui vient conforter, en les modernisant, les fondamentaux de l'exception culturelle", a réagi la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

"Le principe selon lequel ceux qui, en amont de la diffusion des oeuvres, en tirent bénéfice, doivent contribuer à leur financement se trouve ainsi adapté à l'ère du numérique", a-t-elle souligné.

Tout en se félicitant, la Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD) a déploré "l'inertie de la Commission et sa volonté d'exonérer les télécoms de tout financement à la création (qui) auront fait perdre plus de 100 millions d'euros par an au CNC".