Une baisse de la TVA sur le billet de cinéma fera-t-elle baisser le prix des entrées ?

La séance de cinéma coûtera-t-elle moins cher? L\'éventuelle réduction de la TVA à 5% au lieu de la hausse de 7% à 10% initialement prévue pourrait laisser entrevoir, si ce n\'est une baisse du prix du ticket, du moins une limitation de sa hausse. Le cinéma épargné par la hausse de la TVA ?Ce projet de hausse en 2014 avait pour but de financer le crédit d\'impôts compétitivité (CICE). Or, à l\'instar de tous les secteurs touchés par l\'augmentation de la TVA, celui du cinéma a procédé à un lobbying intense. Objectif : obtenir une taxe réduite au même titre que les autres biens culturels. En décembre, 52 députés de l\'opposition ont ainsi interpellé la ministre de la Culture Aurélie Filippetti  à ce sujet. Les exploitants de salle avaient ensuite été invités à l\'Elysée.Principal argument : l\'entrée de cinéma est déjà taxé, via la \"TSA\" (taxe spéciale sur les prix des places de spectacle) de 10,75% qui participe au financement du Centre national de la cinématographie (CNC). Les défenseurs d\'une taxe réduite pourront en outre mettre en avant la baisse de fréquentation des salles.  L\'an dernier, le nombre de spectateurs a reculé de 4,9% selon le CNC. Et les chiffres pour les 8 premiers mois de l\'année 2013 ne sont guère meilleurs. Au cours de cette période, les 5.500 salles françaises ont enregistré 125.2 millions d\'entrées contre 132,9 de janvier à août 2012 (-5,8%). 20 millions d\'euros en moins pour l\'EtatDans sa réponse à la question d\'un sénateur, le ministère chiffrait à 20 millions d\'euros la charge budgétaire que représenterait la réduction de la TVA sur le billet de cinéma à 5%. Il justifiait l\'exception par rapport aux autres biens culturels en expliquant que \"Le secteur de l\'industrie cinématographique bénéficiant par ailleurs de mesures de soutien autres que fiscales\": Toutefois, l\'exécutif n\'était pas fermé à la discussion. \"Le gouvernement entend examiner la question de la cohérence des taux de TVA du secteur culturel courant 2013\", indiquait ainsi le ministère. Le précédent de la restaurationS\'il opte finalement pour une réduction à 5%, comme l\'indique le quotidien Les Echos, cela signifie-t-il pour autant que les salles obscures seront accessibles à un tarif moins élevé ? Le précédent de la restauration aurait tendance à prouver que l\'effet prix est limité. Selon l\'Insee, les prix dans les restaurants et cafés avaient en effet baissé en juillet 2011, mais ont repris leur hausse trois mois plus tard. Toutefois, le nombre d\'embauches promises (20.000 chaque année en plus des 15.000 emplois créés \"naturellement\") n\'aurait pas été atteint. Nombre de restaurateurs ont préféré consacrer leur surplus de bénéfice à la rénovation de leurs locaux. La situation est différente pour les exploitants de salle de cinéma. Mais eux aussi pourraient être tentés d\'investir pour moderniser leurs équipements. La numérisation des salles est déjà bien avancée en France. Désormais, 91,2% des écrans actifs en dans le pays sont dotés de la technologie \"2K\" selon le bilan du CNC qui précise que les petits exploitants ont largement rattrapé les grands dans le domaine des écrans numériques dotés de la technologie \"2K\". Mais depuis le déploiement de ce système numérique, des innovations ont été lancées. De plus en plus de billets chersL\'an dernier, les spectateurs déboursaient en moyenne 6,42 euros pour aller voir un film, selon le dernier bilan annuel du CNC. Ce prix moyen qui prend en compte les abonnements illimités grimpe de 1,4% soit 1 point de plus que l\'inflation. Ce chiffre ne rend pas compte de la diversité des tarifs selon les régions et le type de prestation. Dans le détail, de plus en plus de billets vendus coûtent plus cher, notamment en raison de l\'augmentation du nombre de films en 3D diffusés en France. Ces derniers nécessitent des lunettes spéciales louées ou vendues à l\'entrée des salles, ce qui peut faire grimper le prix de 1,40 à 4 euros par entrée.Résultat : la part de tickets coûtant plus de 10 euros a bondi de 24,4% d\'une année sur l\'autre. A l\'inverse, la proportion de billets vendus moins de 5 euros diminue. Ce mouvement risque de s\'amplifier avec la multiplication des initiatives type \"places premium\". Renouant avec des pratiques anciennes, certaines salles proposent en effet des places plus larges, avec sièges inclinables placés au milieu de la salle. Pour voir exactement le même film, il peut là encore en coûter jusqu\'à 4 euros de plus.
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