Elon Musk arrive à ses fins et rachète Twitter : Joe Biden inquiet du pouvoir des réseaux sociaux

Par latribune.fr  |   |  860  mots
Elon Musk (Crédits : Reuters)
Moins de deux semaines après avoir annoncé convoiter Twitter, Elon Musk a passé ce lundi un accord avec le conseil d'administration de l'entreprise pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars l'action, soit 44 milliards de dollars environ. Objectif du milliardaire américain également le patron de Tesla et de SpaceX : défendre la liberté d'expression.

C'est plié. Moins de deux semaines après avoir annoncé convoiter Twitter, Elon Musk a passé ce lundi un accord avec le conseil d'administration de l'entreprise pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars l'action, soit 44 milliards de dollars environ. Objectif du milliardaire américain également le patron de Tesla et de SpaceX : défendre la liberté d'expression.

"La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues les questions vitales pour l'avenir de l'humanité", a déclaré Elon Musk dans un communiqué.

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Musk tord le bras des administrateurs

Ce changement de propriétaire est une étape décisive pour cette entreprise lancée il y a 16 ans et qui, forte de ses 83 millions d'utilisateurs, s'est imposée comme l'une des places publiques les plus influentes du monde. La transaction a été approuvée par le conseil d'administration qui était initialement contre un rachat par Elon Musk. Mais la menace d'une OPA hostile sans recours à un chevalier blanc les a convaincus de discuter avec le milliardaire.

L'offre doit maintenant être soumise au vote des actionnaires. Le titre Twitter prenait 6% à Wall Street après l'annonce. Le prix de souscription fait apparaître une prime de 40% par rapport au cours de clôture la veille du jour où Elon Musk a révélé qu'il avait acquis une participation de plus de 9% dans la société, début avril. Malgré cela, l'offre est inférieure à la fourchette de 70 dollars dans laquelle Twitter se négociait l'année dernière. Elon Musk a obtenu 25,5 milliards de dollars de financement par emprunt et il s'engage à fournir 21 milliards de dollars de capitaux propres, a déclaré la

La démarche d'Elon Musk s'inscrit dans une tradition de prise de contrôle par des milliardaires de plateformes médiatiques influentes, comme le rachat par Rupert Murdoch du New York Post en 1976 et du Wall Street Journal en 2007, ainsi que l'acquisition du Washington Post par Jeff Bezos en 2013. Donald Trump a déclaré lundi sur Fox News qu'il ne reviendrait pas sur le réseau social, même si son compte est rétabli à la suite du rachat de la plateforme.

Biden inquiet

L'ancien président américain a précisé qu'il rejoindra officiellement sa propre plateforme baptisée "Truth Social" au cours des sept prochains jours, comme prévu.

La Maison Blanche a refusé lundi de commenter le rachat, mais a déclaré que le président Joe Biden s'inquiète depuis longtemps du pouvoir des réseaux sociaux.

"Nos préoccupations ne sont pas nouvelles", a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, ajoutant que les plateformes doivent être tenues responsables.

"Le président parle depuis longtemps de ses préoccupations concernant le pouvoir des plateformes de médias sociaux, y compris Twitter et d'autres, de répandre la désinformation", a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, l'ancien président américain, Barack Obama, a déclaré que les réseaux sociaux constituaient un danger pour la démocratie.

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L'arrivée aux commandes d'un libertarien inquiète

Elon Musk estime que la liberté d'expression n'y est pas suffisamment respectée et juge trop sévère la modération des contenus. De nombreux élus américains et étrangers considèrent au contraire la modération insuffisante pour lutter contre la haine et la désinformation. Et voient d'un mauvais œil l'arrivée aux commandes d'un homme d'affaires libertarien.

"Musk n'a pas seulement acheté un nouveau jouet très cher, mais une communauté mondiale qui comprend 330 millions d'utilisateurs réguliers. Contrôler une plateforme aussi importante donne des responsabilités tout aussi importantes", a commenté Jessica Gonzalez, co-directrice de l'ONG Free Press.

Elle lui reproche notamment de se servir de Twitter pour attaquer les personnes qu'il n'aime pas, souvent de façon "infantile", encouragé et aidé par sa "meute de fans fidèles".

"J'espère que même mes pires critiques resteront sur Twitter, c'est ce que signifie la liberté d'expression", a tweeté lundi Elon Musk, avant l'annonce.

Certains observateurs s'inquiètent à l'idée qu'il autorise certaines personnes bannies du réseau à revenir, dont Donald Trump, suspendu définitivement de Twitter en janvier 2021 pour incitation à la violence.

L'ancien président américain, qui a depuis fondé sa propre plateforme, a assuré sur Fox News qu'il ne reviendrait pas, même si "Elon Musk est quelqu'un de bien".

"Je veux rendre Twitter meilleur que jamais en l'améliorant avec de nouvelles fonctionnalités, rendre les algorithmes open source pour augmenter la confiance, vaincre les robots qui font du spam et authentifier tous les humains" a indiqué Elon Musk dans le communiqué, précisant vouloir "débloquer le potentiel"  du réseau en "travaillant avec l'entreprise et la communauté".

Ces dernières semaines, il a déjà suggéré l'ajout d'un bouton "modifier" pour corriger un tweet après publication et des changements dans la formule d'abonnement payante, Twitter Blue.