Netflix perd des abonnés pour la première fois plus de 10 ans, l'action s'écroule en Bourse

Par latribune.fr  |   |  571  mots
(Crédits : DADO RUVIC)
Netflix a perdu 200.000 abonnés dans le monde au premier trimestre, par rapport à la fin 2021, une première depuis plus de dix ans, et son action dégringolait en conséquence de plus de 24% dans les échanges électroniques après la clôture de Wall Street mardi.

C'est une première depuis une décennie. Après des années de conquête, notamment pendant la crise du Covid-19, le géant de la vidéo en ligne Netflix perd des abonnés. Au cours du premier trimestre, il en a perdu 200.000 alors que la direction prévoyait d'en gagner 2,5 millions supplémentaires et que les analystes tablaient sur beaucoup plus encore. Cette baisse s'explique par la suspension de ses activités en Russie le mois dernier qui lui a fait perdre 700.000 abonnés mais aussi par les difficultés du groupe d'acquérir de nouveaux abonnés dans toutes les régions du monde.

Perte de deux millions d'abonnés au deuxième trimestre

Cette tendance va même s'accentuer au deuxième trimestre puisque Netflix prévoit de perdre 2 millions d'abonnés au cours du trimestre actuel, en dépit du retour de plusieurs séries de premier plan dont "Stranger Things" et "Ozark". Il faut remonter à octobre 2011 pour trouver trace d'une précédente perte d'abonnés du numéro un mondial du streaming, qui compte actuellement 221,6 millions de clients dans le monde. Selon les données Refinitiv, Wall Street s'attendait à ce que Netflix compte 227 millions de clients au deuxième trimestre.

L'action dégringole

De quoi affoler les investisseurs. L'action du géant de la vidéo en ligne a plongé de 24% dans les échanges électroniques après la clôture à Wall Street mardi, entraînant dans son sillage d'autres entreprises liées au streaming, comme Roku, Disney et Warner Bros Discovery.

Sur la période janvier-mars, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 10% à 7,87 milliards de dollars, (légèrement en-deçà des attentes des investisseurs qui tablaient sur 7,93 milliards de dollars), notamment grâce à l'augmentation du nombre d'abonnés sur un an (+6,7%) et la hausse de ses tarifs. Mais le groupe a vu son bénéfice net baissait de 100 millions de dollars, à 1,6 milliard.

"Avec les abonnements en baisse, et des perspectives de croissance faibles, Netflix va devoir se reposer plus sur des branches secondaires, comme les jeux vidéo ou les produits dérivés pour tenter de faire croître ses revenus", a réagi Ross Benes, analyste chez eMarketer.

Pour rétablir la situation, le pionnier du secteur compte avant tout resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à plus de 100 millions de foyers de ne pas payer pour l'accès à la plateforme. Et investir toujours plus dans la production des contenus pour ne pas céder trop de terrain à la concurrence, comme Disney+, en pleine croissance depuis son lancement fin 2019.

Début mars, le groupe a lancé des tests dans des pays sud-américains pour facturer à ses clients l'ajout de profils supplémentaires à leur compte. La plateforme prévoit d'installer ce système sur ses principaux marchés d'ici un an.

Par ailleurs, Netflix envisage désormais de proposer des abonnements moins chers, avec de la publicité, d'ici un an ou deux. Pour diversifier ses sources de revenus, Netflix s'est aussi lancée dans le marché lucratif des jeux vidéo. En septembre, la société a racheté son premier studio de jeux vidéo, Night School Studio, une start-up californienne. En novembre, elle a lancé plusieurs jeux mobiles pour ses abonnés, dont certains inspirés de l'univers de la série de science-fiction et d'horreur "Stranger Things".