Le premier robot familial s'appelle Buddy

Par Jean-Pierre Gonguet  |   |  524  mots
« Un robot domestique doit être un petit truc que les gens ont envie de caresser. Pour être accepté par toute la famille, il doit être mignon, presque émouvant. »
Buddy, le premier robot familial, a fait ses premiers pas lors de Futur en Seine. Totalement en code source ouvert, son design est conçu pour plaire aux enfants comme aux seniors.

Tout le monde aime R2D2. Mais personne n'a envie de vivre avec C-3PO. Un grand machin qui se balade dans la maison et qui a l'air d'un humain, ça évoque Terminator et ça fait un peu peur. Rodolphe Hasselvander, un ingénieur qui bidouille des robots depuis l'âge de 7 ans, en est intimement persuadé :

« Un robot domestique doit être un petit truc que les gens ont envie de caresser. Pour être accepté par toute la famille, il doit être mignon, presque émouvant. »

Tout le design de Buddy est fondé sur cette idée : un robot est un animal domestique aussi gentil que le chat (mais sans les sautes d'humeur de la bête à poils). Buddy, qui fait ses premiers pas à Futur en Seine avec sa toute nouvelle tête, est le premier robot sympathique, familial et bon marché (500 euros pour son lancement). Cinquante-cinq centimètres de haut, deux roues et roulez Buddy !

Un seul robot pour toute la famille

« Nous visons les seniors comme les enfants, explique Rodolphe Hasselvander. Nous sommes dans un univers familial. Le même robot doit plaire à tout le monde. Les seniors n'ont pas envie d'avoir un robot à eux, ils ne veulent pas être stigmatisés avec un machin qui leur montre leur perte d'autonomie et souhaitent le même que leurs petits-enfants. »

Un robot comme le Nao d'Aldebaran, adopté par Thierry Ardisson, est un peu trop techno, pas franchement grand public e,t surtout, il met une bonne demi-heure pour passer de la cuisine au salon. Buddy, ce bon vieux Buddy, est conçu, lui, pour s'intégrer dans les foyers. Et s'il n'est pas encore un génie, il est en code source ouvert et des milliers de développeurs vont pouvoir lui coller des fonctionnalités. Buddy est un robot grand public qui ne demande qu'à apprendre. Bien sûr, il sait repérer les gens qui tombent, leur tenir compagnie, prévenir, il sait faire réviser les devoirs et possède les fonctionnalités nécessaires à la vie familiale, mais c'est la communauté des développeurs qui va le faire grandir. Le grand défi de Rodolphe Hasselvander, c'est le contrôle de Buddy par la pensée. Une dizaine d'ordres par la pensée seraient possibles rapidement (avec un peu de concentration et un casque !).

En tout cas, c'est la première fois qu'il attaque le marché grand public. Rodolphe Hasselvander travaillait depuis des années dans le « B to B » et, avec le Centre de robotique intégrée de l'Île-de-France qu'il dirige, construisait des robots à la demande pour les entreprises. La baisse des prix de fabrication l'a persuadé de changer de créneau et c'est pour cela qu'il a créé Blue Frog Robotics avec Franck de Visme.

D'ici à début 2016, il pense pouvoir vendre entre 1.500 et 2.000 Buddy. Pour l'instant, il est paré en production. Mais il cherche toujours l'industriel capable de le suivre si 10.000 Buddy sont vendus fin 2016. Blue Frog vise en effet l'international tout de suite, et ce type de marché s'enflamme vite.

Et puis, François Hollande a promis qu'il en mettrait un sur son bureau...