Fin de la publicité sur France Télévisions : Copé veut en rediscuter, Chatel pas vraiment

Par latribune.fr  |   |  538  mots
"Je mets en débat l'idée de ne pas supprimer la publicité en journée et je souhaite qu'un groupe de travail soit constitué pour l'évaluer", a annoncé le président du groupe UMP lors d'une table ronde à l'Assemblée nationale.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, Jean-François Copé, a confirmé ce mercredi vouloir "mettre en débat" le projet de suppression totale de la publicité (donc avant 20 heures) sur France Télévisions fin 2011.


"Je mets en débat l'idée de ne pas supprimer la publicité en journée et je souhaite qu'un groupe de travail soit constitué pour l'évaluer", a-t-il annoncé lors d'une table ronde à l'Assemblée nationale à laquelle participaient des dirigeants de France Télévisions, de groupes audiovisuels privés (TF1, M6, Canal+) et de régies publicitaires (TBWA, Omnicom Media Group).
 

Il souhaite que les députés de l'opposition participent à ce groupe de travail. Surtout, il veut aller vite :  "il faut se poser la question dès maintenant. Répondons y assez vite. Il n'est pas opportun d'attendre la clause de revoyure prévue en mai 2011."
 

La publicité a disparu des écrans de France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5...) après 20 heures depuis début 2009, en vertu de la volonté de Nicolas sarkozy entérinée par la loi sur l'audiovisuel public de mars 2009.  Ce texte prévoit également la disparition des spots publicitaires avant 20 heures à partir de 2011 avec une clause de revoyure.

Jean-François Copé estime que la suppression de la publicité en journée "n'a pas le même impact" que le soir, mesure à ses yeux d'un caractère '"extrêmement positif en termes de programmation et d'horaires".
 

La proposition du patron des députés de la majorité aurait une conséquence immédiate : la possible remise en cause de la vente de France Télévisions Publicité que doit racheter Lov Group de Stéphane Courbit associé à Publicis. Jean-François Copé reconnait lui-même qu'en cas de remise en cause de la fin de la publicité avant 20 heures,  "la procédure d'ouverture du capital de France Télévisions Publicité (FTP) ne pourrait pas se faire dans les mêmes conditions".

Cette cession suscite déjà la polémique en raison des activités de producteurs télés de Lov - qui contrôle notamment la société de production de Nagui, animateur sur France 2 et France 4 -, de ses liens avec Alain Minc, proche conseiller du Président de la République qui lui aurait soufflé l'idée de la fin de la publicité sur France Télévisions, et dans une moindre mesure de publicitaire de Publicis. Sur ce point,  Jean-François Copé considère tout de même que ce "n'était pas au législateur de remettre en question le choix" de France Télévisions et s'est dit "choqué par le procès d'intention fait au consortium sélectionné".

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la proposition de Jean-François Copé ne suscite pas l'enthousiasme du gouvernement. Son porte-parole Luc Chatel a répondu ce mercredi : "à ma connaissance, le gouvernement n'a pas modifié ses intentions, c'est-à-dire de mettre en oeuvre la loi telle qu'elle a été votée en mars 2009 et cette loi prévoit la suppression de la publicité sur le reste de la journée à partir de novembre 2011, c'est-à-dire au moment de l'extinction de la télévision analogique".