EXCLUSIF France Télévisions : des comptes dans le vert, un avenir dans le brouillard

Par Isabelle Repiton  |   |  311  mots
France Télévisions a fini l'année 2009 avec un bénéfice net de 19,6 millions d'euros contre une prévision de déficit de 135 millions et une perte de 78 millions en 2008. Les 405 millions d'euros de recettes publicitaires avant 20 heures, expliquent ce redressement. Convoqué mardi, le conseil d'administration débattra notamment de la cession de la régie.

Selon des documents transmis au conseil d'administration de France Télévisions dont La Tribune a eu connaissance, les résultats 2009 du groupe audiovisuel public font état d'un redressement spectaculaire du groupe public, qui passe d'une perte nette de 78 millions d'euros en 2008, à un bénéfice de 19,6 millions en 2009, (au lieu du déficit de 135 millions inscrits au budget).

Par rapport à l'année 2007, avant l'annonce par Nicolas Sarkozy de l'arrêt de la publicité, le groupe public a, en 2009, plus que doublé son résultat d'exploitation à 68,7 millions d'euros. Le plan d'affaires négocié avec l'Etat l'an dernier ne prévoyait ce retour à l'équilibre opérationnel qu'en 2011 et un an plus tard pour le résultat net.

Une situation permise par des recettes publicitaires réalisées en journée de 405 millions d'euros, au lieu des 260 millions budgétés, soit une hausse de 8% par rapport à 2008 sur les tranches d'avant 20 heures.

Si l'arrêt de la publicité après 20 heures se solde au total par 383 millions de recettes publicitaires de moins qu'en 2007, la subvention publique de 415 millions d'euros, versée en 2009 en sus de la redevance, a donc bien compensé. Au total, la ressource publique (redevance plus dotation budgétaire) s'est élevée en 2009 à 2,4 milliards d'euros, contre 1,9 milliard en 2008 et 1,18 milliard en 2007.

Côté dépenses, les charges restent en hausse de 3,2%par rapport à 2008, avec une augmentation du coût des programmes de 3,6% par rapport à 2008, à 1,9 milliard d'euros.

La pérennité du redressement passe par des économies dégagées des synergies et de la réorganisation en entreprise unique, devrait faire valoir le Pdg Patrick de Carolis à son conseil.

Le Conseil débattra aussi de la poursuite au nom de la cession de la régie publicitaire au tandem Publicis-Lov Group (Stéphane Courbit), alors que le débat sur un maintien de la publicité avant 20 heures, au-delà de 2011, reste ouvert.