Le dernier numéro de France Soir est paru hier

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  324  mots
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La situation était confuse mercredi à France Soir qui ne paraîtra pas dans les kiosques ce jeudi, la date prévue pour son basculement au tout numérique.

L'édition de la version papier du journal s'arrête définitivement, a déclaré ce mercredi à Reuters Stéphane Paturey, secrétaire général du comité d'entreprise, selon lequel son propriétaire Alexandre Pugachev a décidé d'avancer son basculement au tout numérique.

L'annonce a été faite aux journalistes ce mercredi lors de la conférence de rédaction par son directeur Rémy Dessarts, a-t-il précisé. Le propriétaire du journal parle quant à lui d'une "interruption" de la parution du journal, sans dire s'il pourrait ressortir à nouveau dans les kiosques.

"Les conditions ne sont pas réunies pour réaliser sereinement, aujourd'hui, une édition papier de qualité, dans les conditions éditoriales requises", déclare Alexandre Pugachev dans un communiqué interne, que Reuters a pu consulter. Il évoque un "contexte de menaces" après l'occupation mardi des bureaux du journal sur les Champs-Elysées par des militants syndicaux.

"Les locaux et le personnel de France Soir ont été victimes hier d'une action commando violente, de la part notamment de personnes extérieures à l'entreprise, avec intimidations physiques, mise à sac et occupation", affirme-t-il.

L'homme d'affaires russe, qui a pris le contrôle du titre en 2009, avait annoncé mi-octobre son projet de supprimer la version papier de France Soir pour conserver seulement une édition web avec une rédaction réduite à 32 personnes, ce qui devrait se traduire au total par 89 suppressions de postes. La date de ce basculement avait été initialement été fixée à jeudi.

Si l'abandon du papier se confirmait, la dernière édition du quotidien fondé en 1944 par Pierre Lazareff serait donc celle qui est sortie dans les kiosques mardi, le journal n'étant pas paru ce mercredi à la suite de l'occupation de ses locaux.

Le comité d'entreprise prévoit de déposer un recours en référé pour non respect de la procédure, a indiqué Stéphane Paturey, qui dénonce un passage en force de la direction.