Audrey Pulvar aux "Inrocks" : "le journalisme engagé, très à gauche"

Par latribune.fr  |   |  373  mots
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Audrey Pulvar a été nommée directrice générale en charge de l'éditorial de l'hebdomadaire "Les Inrockuptibles". L'objectivité de la journaliste avait été mise en cause par des élus UMP lors de la campagne présidentielle. En effet, son compagnon est le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

Le chômage, ce n'est pas pour maintenant. Mais le changement, oui. Audrey Pulvar, compagne du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, a été nommée directrice générale chargé de l'éditorial des "Inrockuptibles". L'hebdomadaire culturel a, dans la foulée, annoncé dans un communiqué l'arrivée d'Arnaud Aubron, qui sera en charge du développement. Les deux nouveaux directeurs généraux, qui travailleront en binôme, succèdent à David Kessler, qui a quitté "Les Inrockuptibles" il y a un mois pour rejoindre le cabinet du président de la République, François Hollande.

Dans un communiqué, la direction souligne que le propriétaire du journal, Matthieu Pigasse, en concertation avec le directeur de la rédaction, Bernard Zekri, ont décidé la mise en place de ce nouveau tandem.

C'est la rédaction des Echos.fr qui a dévoilé l'arrivée d'Audrey Pulvar aux Inrocks. C'est une première expérience dans la presse écrite pour l'ex-chroniqueuse politique de France Inter. Elle a été également présentatrice et animatrice sur i-Télé après avoir été présentatrice et rédactrice en chef à France 3.

Connivence politique

Lors de la campagne présidentielle, plusieurs élus UMP avaient mis en cause l'objectivité de la journaliste alors qu'elle interviewait des personnalités politiques invitées à l'émission de Laurent Ruquier, sur France 2. Audrey Pulvar avait également dû quitter son émission matinale sur France Inter dès la nomination de son compagnon Arnaud Montebourg comme ministre du Redressement productif.

Les Inrocks avaient consacré un portrait à Audrey Pulvar en mars dernier. Ils rapportaient ainsi des propos tenus au sein de la rédaction de France Inter : "Au-delà de ses amours, le fait qu'elle pratique un journalisme engagé, très à gauche, parfois même cucul, pose problème. La rédaction a toujours été cataloguée de gauche et s'évertue à rompre avec cette image. Avec Audrey, cela devient compliqué."

Cette nomination suscite quelques réactions, notamment celle de la journaliste médias de Télérama, Emmanuelle Anizon. "Sinclair, Ockrent, Trierweiller... le débat autour des relations politiques-journalistes n'a cessé d'être posé en France. Les Inrocks ont tranché. De la façon la plus radicale. Et ça fait mal à la profession."