Après Patrick Bloche, David Assouline vole au secours de France Télévisions

Par Sandrine Cassini  |   |  447  mots
Rémy Pflimlin Copyright AFP
Le sénateur PS veut porter la redevance audiovisuelle à 131 euros, soit deux euros de plus que prévu dans le cadre du projet de loi de finance. Pour maintenir la pression, Rémy Pflimlin avertit des risques de réduction d'effectifs qui pèsent sur France Télévisions. Le groupe audiovisuel public pourrait subir une perte de 80 à 100 millions d'euros l'an prochain.

David Assouline, qui était venu aux Rencontres Cinématographiques de Dijon apporter son soutien public au monde de la culture, a finalement joint l'acte à la parole. Lors de l'audition publique du PDG de FranceTélévisions Rémy Pflimlin, le sénateur PS et vice-président de la commission culture et communication, s'est prononcé en faveur d'un coup de pouce à la redevance générale de 2 euros, qui porterait son montant final à 131 euros. Si ces 2 euros étaient votés au Sénat, cela gonflerait la redevance de 50 millions d'euros. De ce ballon d'oxygène, France Télévisions aimerait retirer entre 30 et 50 millions (selon qu'on lui attribue 70% du montant, la part qui lui revient habituellement, ou 100% au titre des difficultés qu'il rencontre).

Jean-Marc Ayrault avait rejeté l'extension aux résidences secondaires

Le vice-président de la commission du Sénat pourra-t-il mener son projet jusqu'au bout ? Parti au combat avec un projet d'extension de cette taxe sur les résidences secondaires, le député Patrick Bloche avait finalement battu en retraite. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait finalement décidé que le service public devrait s'en tenir aux 4 euros d'augmentation décidés initialement dans le cadre du projet de loi de finance 2013, portant le montant de la redevance à 129 euros.

80 à 100 millions de déficit en 2013 et des « conséquences » sur l'emploi
Devant les sénateurs et pour maintenir la pression, Rémy Pflimlin a répété les difficultés que devrait affronter le groupe audiovisuel public l'an prochain. Le gouvernement a en effet décidé de sabrer la dotation publique directe de 196 millions d'euros, la réduisant à 254 millions d'euros. Sonné par la crise, France Télévisions anticipe aussi une baisse de ses recettes publicitaires de 67 millions d'euros. « Il est à ce stade demandé à France Télévisions de réaliser en 2013 plus de 150 millions d'euros d'économies », a martelé Rémy Pflimlin. Le budget global du groupe est d'environ 2,5 milliards d'euros, dont 425 millions issus de la publicité. Dans les conditions actuelles, l'exercice 2013 se solderait par « un déficit programmé de 80 à 100 millions d'euros » a aussi averti le président. « Ce sont des conséquences sévères sur l'emploi - à France Télévisions et dans les secteurs qui vivent des commandes de l'entreprise » a prédit le PDG.

Répondant aux critiques de mauvaise gestion, le PDG a aussi précisé avoir fait des économies de 30 millions d'euros au premier semestre. « Les audits de production sur les programmes ont été amplifiés (7 millions d'euros d'économies sur les grilles de rentrée), des dizaines de contrats d'achats hors programmes ont été renégociés de parfois plusieurs millions d'euros », a complété Rémy Pflimlin.