Avec Yahoo, PagesJaunes tente de résister à Google

Par Sandrine Cassini  |   |  516  mots
Copyright Reuters
L'annuaire professionnel a conclu un accord avec le portail américain afin d'accroître la visibilité de ses contenus sur le Web. Il a aussi tenté de s'allier - en vain - avec Google.

Être visible dès l?entrée de l?internaute sur la Toile. Tel est l?objectif de PagesJaunes, qui a conclu cette semaine un accord avec Yahoo. Comme avec Bing, le portail de Microsoft, le partenariat doit permettre aux adresses de l?annuaire d?être accessibles en un clic. Ainsi, lorsque l?internaute tape «restaurants à Angers», les résultats de la recherche dénichés dans la base PagesJaunes apparaissent directement dans le moteur de recherche de Yahoo. «L?objectif est d?améliorer la visibilité de nos contenus. Il y a trois ans, le trafic de PagesJaunes qui venait d?ailleurs était inférieur à 5%. Il est de 10% aujourd?hui», indique Julien Billot, directeur général adjoint du groupe, en charge du pôle média. Avant Yahoo, PagesJaunes avait déjà conclu des accords de visibilité avec SFR, La Poste, Bing?

Le partenariat avec Yahoo ne se traduit pas en espèce sonnantes et trébuchantes. PagesJaunes y gagne de la visibilité et Yahoo améliore son service. «C?est un accord gagnant-gagnant. Il y a quelques éléments financiers, mais de faible ampleur», certifie le directeur général adjoint du groupe.

Porte close chez Google

En revanche, s?il y a une porte qui est close à PagesJaunes, c?est celle de Google. «Nous avions toutes les raisons de faire un accord avec Google, nous avons discuté, mais ce n?est pas dans leur culture», confirme Julien Billot. En effet, le moteur de recherche, avec son puissant service de cartographie, Google Maps, se pose en concurrent de PagesJaunes, même s?il n'y consacre pas la même puissance commerciale. PagesJaunes dispose de 2.200 commerciaux (dont 1.000 sur le terrain et 1.000 en télé-vente), qui vendent des espaces aux commerçants locaux. C?est pourquoi les annuaires avaient proposé ? en vain - à Google de prendre en régie la publicité locale du moteur. «Pour Google, cela aurait été contradictoire avec ce qu?il fait dans le reste du monde», justifie Julien Billot. Pour PagesJaunes, ne pas avoir d?accord avec Google, revient à se priver d?une forte audience. En France, Google a plus de 90% de part de marché dans la recherche sur Internet, contre 7 et 8% pour Bing et Yahoo.

Un acteur de poids sur le Net

Dans la publicité sur Internet, PagesJaunes est le deuxième acteur de poids derrière Google. Sur les 9 premiers mois de 2012, les recettes Internet, qui pèsent 58% du chiffre d?affaires total, ont cru de 9,4% à 463 millions d?euros, générant une marge brute de 44,5%. Globalement, le groupe souffre à la fois de la conjoncture et de la mutation du papier vers Web. Au total, le chiffre d?affaires a reculé de 2,4% à 800 millions d?euros et la marge opérationnelle de 5% à 361 millions d?euros, une tendance que les résultats annuels devraient confirmer.

Outre la visibilité sur le Net, PagesJaunes essaie aussi d?améliorer son offre de services et de contenus. En ce sens, il a multiplié les acquisitions, avec Keltravo en 2010, AvendreAlouer en 2011, ClicRDV et en tout début d?année, Chronoresto (commandes en ligne).