Musique : même les ventes numériques baissent en France !

Par Delphine Cuny  |   |  399  mots
L'album du chanteur Bruno Mars est une des 10 meilleures ventes en France au premier trimestre. Copyright Reuters
Selon le principal syndicat français de producteurs de disque (SNEP), les ventes numériques ont reculé pour la première fois de l'histoire du secteur au premier trimestre, de plus de 5%. Le streaming payant peine à décoller. Certains éléments ponctuels expliquent cette baisse qui pourrait aussi provenir de la conjoncture.

Historique ! Pour la première fois, les ventes numériques de musique ont reculé en France au premier trimestre 2013, de 5,2% à 30,9 millions d'euros. C'est ce que vient d'annoncer le SNEP, le principal syndicat de producteurs de disque. La baisse est presque aussi importante que la vente de CD ou vinyls (-7,3% à 77 millions d'euros). Le SNEP relativise en soulignant l'impact de phénomènes ponctuels. «Une opération spéciale réalisée en 2012 par une major n'a pas été renouvelée en 2013 et les paiements en provenance de YouTube ont été arrêtés à la suite de la signature d'un accord avec la SACEM. Ces derniers n'ont repris qu'au second trimestre » indique le syndicat, refusant de fournir plus de précisions. L'impact de ces deux éléments exceptionnels serait de 1,6 million sur 1,7 million de baisse totale en valeur des ventes dématérialisées, qui auraient donc été stables sans cela « alors que le marché numérique est supposé être le vecteur de croissance du marché de la musique enregistrée » relève tout de même le syndicat.

Les sites d'e-commerce frappés par la crise
Le streaming audio, via Deezer ou Spotify par exemple, « peine à décoller » en termes de chiffre d'affaires, relève le SNEP : les revenus sont en hausse de 2,1% seulement au 1er trimestre 2013 à 11 millions d'euros. C'est pire du côté du streaming vidéo (-58% à 0,8 million, dû à l'effet YouTube). Les ventes sur téléphone mobile ont rebondi de 3,6% (à 2,7 millions d'euros). Du côté du téléchargement, qui reste majoritaire (53% des ventes numériques), on note des disparités entre le marché des titres (singles) en recul (-21% en volumes et celui des albums, en hausse de 4%. Tous supports confondus, c'est l'album des Enfoirés qui arrive en tête des meilleures ventes du trimestre. Les six premiers du Top 10 sont des artistes français (ou francophones), devant Bruno Mars, David Bowie, Adele et Birdy (voir le détail des chiffres). Au-delà de la baisse généralisée du marché de la musique et du regain de fréquentation des sites illégaux (+7% en trois ans depuis 2010) signalé par le SNEP, la conjoncture a peut-être aussi sa part d'explication. En effet, certains sites d'e-commerce ont enregistré de fortes baisses au premier trimestre (-7% dans l'habillement) et le panier moyen des cyberacheteurs a chuté à un niveau historiquement bas (-4% à 85 euros) selon la Fevad.