Pourquoi BFM et i-Télé veulent embaucher des journalistes de LCI

Par latribune.fr  |   |  313  mots
TF1, maison mère de LCI qui veut faire passer sa chaîne sur la TNT gratuite, s'offusque de la proposition de ses concurrentes. (Photo : Reuters)
Les deux chaînes d'information en continu, diffusées gratuitement sur la TNT, ont indiqué dans une lettre au CSA qu'elles étaient prêtes à embaucher une partie des journalistes de LCI au cas où il refuserait de la laisser passer en gratuit.

Les tractations vont bon train sur le sort de la chaîne d'information en continu LCI, propriété de TF1. Opposées à son passage au gratuit qui risquerait selon eux de créer une trop grande concurrence, BFM (groupe NextRadioTV) et i-Télé (groupe Canal+) prennent les devants pour convaincre le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). 

Rendre obsolète l'argument social

Celui-ci doit se prononcer d'ici le 30 juillet sur le passage de LCI, chroniquement déficitaire, en gratuit. En cas de refus, sa maison mère TF1, qui considère que LCI n'a pas d'avenir économique en dehors du gratuit, menace de la fermer. Mais pour battre en brèche l'argument social agité par la grande chaîne privée, BFM et i-Télé ont trouvé une parade : s'engager à ré-embaucher des salariés de la rédaction de LCI. 

Dans un courrier au CSA, BFMTV et i-Télé indiquent que "sur la base de 103 journalistes (CDI) indiqué dans le rapport financier 2013 de LCI, nous proposons que nos groupes reprennent deux tiers des personnes concernées [en ouvrant] 33 postes chacun", indiquent-elles dans leur lettre citée par Les Échos.

De plus, écrivent-elles, L'Équipe, qui possède une chaîne de TV, serait "prêt à examiner en priorité les candidatures d'anciens journalistes en CDI de LCI qui manifesteraient un intérêt pour la rejoindre".

Un moyen "vil" selon TF1

Apprenant l'existence de cette lettre, Nonce Paolini, patron de TF1, a protesté .

"C'est du jamais-vu ! Les intérêts financiers ne justifient pas le recours à tous les moyens, y compris les plus vils ! Cela n'est pas à l'honneur de ceux qui se commettent dans ce genre de manipulations détestables", a-t-il déclaré aux Échos.

Pour se justifier, BFMTV et i-Télé font valoir que les recettes publicitaires ne suffiraient pas à faire vivre trois chaînes et que toutes tomberaient dans le rouge.