Au Journal du Dimanche, la durée de la grève va dépasser celle d'i-Télé en 2016

Par latribune.fr  |   |  356  mots
(Crédits : Reuters)
La rédaction du JDD a massivement reconduit samedi sa grève contre l'arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles), la prolongeant jusqu'à mardi, ce qui lui fera dépasser la durée du mouvement de 31 jours mené par les journalistes d'i-Télé en 2016, a indiqué la Société des journalistes (SDJ) dans un communiqué.

Un triste record en vue pour le JDD. Avec la reconduction massive de la grève des journalistes jusqu'à mardi prochain opposés à l'arrivée à leur tête de Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles), marqué à l'extrême-droite, le Journal du Dimanche va dépasser la durée du mouvement de 31 jours mené par les journalistes d'i-Télé en 2016, a indiqué la Société des journalistes (SDJ) dans un communiqué. Débutée le 22 juin, cette grève a été une nouvelle fois approuvée vendredi par la quasi-totalité de la rédaction (98 pour, 2 contre, 4 qui ne se prononcent pas), selon la SDJ. L'hebdomadaire ne paraîtra pas dimanche pour la 5e semaine d'affilée, avait indiqué vendredi à l'AFP une journaliste du JDD. La rédaction a cessé le travail pour contester l'arrivée de Geoffroy Lejeune et réclamer des garanties d'indépendance juridique et éditoriale. Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d'Europe 1, après une offre publique d'achat réussie. « J'ai l'impression d'être dans un cauchemar », confie à La Tribune une journaliste du JDD.

La situation rappelle les grèves d'Europe 1 et d'i-Télé

La situation du JDD rappelle ainsi les grèves d'Europe 1 en 2021 et d'i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi) en 2016, conclues à chaque fois par des départs massifs.

De quoi remettre à l'agenda politique la question de l'indépendance des médias. Des députés de huit groupes politiques (hors RN et LR) ont notamment présenté mercredi une proposition de loi sur le sujet, tandis que l'Elysée a officialisé le lancement en septembre d'Etats généraux de l'information, attendus depuis un an. Le coût de la grève pèse déjà lourd pour le JDD : chaque non-parution du journal entraînerait 500.000 euros de pertes, d'après un chiffre dévoilé par le quotidien Le Monde et évoqué par « une membre de la régie publicitaire en tout début de mobilisation », a dit vendredi à l'AFP le journaliste du JDD, Guillaume Caire.