Bouygues et TF1 entrent en négociations exclusives pour racheter M6

Par Reuters  |   |  372  mots
(Crédits : ERIC GAILLARD)
Le groupe Bouygues, sa filiale TF1, RTL Group et M6 ont annoncé lundi avoir conclu des protocoles d'accord d'entrée en négociations exclusives pour fusionner les activités de TF1 et M6 et créer un nouveau groupe de médias.

L'opération devrait accoucher d'un géant des médias. Le groupe Bouygues, sa filiale TF1, RTL Group et M6 ont annoncé lundi avoir conclu des protocoles d'accord d'entrée en négociations exclusives pour fusionner les activités de TF1 et M6 et créer un nouveau groupe de médias. Dans un communiqué, Bouygues précise qu'il détiendra 30% de la nouvelle entité et que l'allemand Bertelsmann en conservera 16%, confirmant une information d'abord rapportée par Le Figaro.

Le potentiel de synergies est estimé dans une fourchette de 250 à 350 millions d'euros annuels à l'issue des trois premières années d'activité suivant la clôture de la transaction, précise le communiqué. L'opération serait mise en oeuvre sur la base d'un ratio d'échange économique global de 2,10 actions TF1 pour chaque action M6 (après distribution d'un dividende extraordinaire de 1,50 euro par action aux actionnaires de M6, et distribution de dividendes ordinaires de 1 euro par action M6 et de 0,45 euro par action TF1 en 2022), ajoute-t-il.

Faire face à la concurrence des plateformes

La finalisation de la transaction, qui a été approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration de TF1, Bouygues et RTL Group et le conseil de surveillance de M6, est visée d'ici la fin de 2022. Bouygues faisait partie avec Vivendi des candidats ayant transmis une offre pour le rachat de la participation de contrôle de Bertelsmann, avaient déclaré en mars des sources proches du dossier à Reuters. Le président du directoire du groupe allemand, Thomas Rabe, avait fait état le 30 mars de "progrès" dans les discussions et indiqué que TF1 avait formulé la meilleure offre mais que celle-ci risquait de se heurter à des obstacles réglementaires.

Selon Le Figaro, Bertelsmann conservera 16% du capital de M6 pour faciliter les négociations auprès de l'autorité de la concurrence. Le solde restera coté en Bourse. Le rapprochement entre les deux premiers groupes français de télévision gratuite représenterait un bouleversement pour le paysage audiovisuel tricolore, et notamment pour le secteur publicitaire. Il est cependant jugé nécessaire par de nombreux acteurs du secteurs, dont Thomas Rabe, pour faire face à la concurrence exacerbée des plateformes de vidéos en ligne comme Netflix , Amazon prime ou Disney+.