Bousculé par la crise du Covid-19, TF1 a réduit drastiquement ses coûts

Dans le sillage de la chute du marché publicitaire, le groupe de télévision a vu ses ventes dégringoler de plus de 22% à 616 millions d’euros au premier semestre. Pour préserver sa rentabilité, il a réalisé d’importantes économies de coûts, à hauteur de 167 millions d’euros.
Pierre Manière
« Nous avons annoncé aux équipes qu’il n’y aurait pas de plan social, affirme Gilles Pélisson.
« Nous avons annoncé aux équipes qu’il n’y aurait pas de plan social, affirme Gilles Pélisson. (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

Comme attendu, TF1 a beaucoup souffert de la crise du coronavirus. Ses derniers résultats, publiés ce mercredi, en témoignent. Au premier semestre, le groupe de télévision a vu son chiffre d'affaires dégringoler de 22,6%, à 616 millions d'euros par rapport à la même période l'an passé. TF1 a pourtant réalisé de très fortes audiences. « En moyenne, le 20h a rassemblé 6,7 millions de téléspectateurs, et nous avons encore accru notre avance par rapport à France 2 », se félicite Gilles Pélisson, le PDG de TF1. Idem pour les sites Marmiton et Doctissimo, qui ont connu des pics à 40 et 30 millions de visiteurs uniques.

Mais en miroir, les recettes publicitaire n'ont, sans surprise, pas été au rendez-vous. « Les annonceurs qui sont restés sont les télécoms et une partie de la grande distribution, précise Gilles Pélisson. Ces métiers ont été moins affectés par la crise. D'autres ont tout de suite arrêté, comme les compagnies aériennes, les groupes hôteliers et autres acteurs du tourisme, du voyage. Il en va de même pour les groupes de luxe puisque les magasins étaient fermés. Du côté de l'automobile, en revanche, c'est plus mitigé. »

« Pas de plan social »

In fine, TF1 s'en sort avec un résultat net de 38,4 millions d'euros, contre 107 millions à la même période l'an passé. Pour sauver une partie de sa rentabilité, TF1 a réagi avec des économies de coûts. Son état-major a notamment diminué ses achats de programmes, tout en misant sur des rediffusions. Ces économies se sont élevées à 167 millions d'euros. « Nous avons ainsi absorbé 64% de la baisse du chiffre d'affaires, ce qui est assez exceptionnel », juge Gilles Pélisson. A ses yeux, le groupe s'est montré « résilient », et est désormais sur les rails pour rebondir à la rentrée. Sachant que les mois de juillet et août sont généralement « de petits mois », précise le PDG.

Alors que plusieurs rivaux taillent dans leurs effectifs, ou envisagent de le faire, Gilles Pélisson s'est montré clair : « Nous avons annoncé aux équipes qu'il n'y aurait pas de plan social, affirme le dirigeant. Nous avons été capable d'absorber la crise. » Le PDG indique toutefois avoir gelé les embauches. « Nous restons extrêmement prudents, dans la mesure où il y a quand même cette possibilité d'avoir une deuxième vague, ou un rebond de l'épidémie », indique-t-il.

Pierre Manière

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Commentaires 5
à écrit le 30/07/2020 à 9:51
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Tf1 ca existe encore ?

à écrit le 29/07/2020 à 22:14
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Très étonnant, on était tous à la maison pour une fois dépendants de la télé! C'est vrai que la concurrence assure bien! France Télévision met les petits plats dans les grands, puis il y a netflix, 5€ par mois et des heures sans pub ça repose. Je n...

à écrit le 29/07/2020 à 22:01
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TF1 est une chaîne TV qui diffuse de la publicité ! Les spots publicitaires martèlent qu'il FAUT consommer ! Or, en période d'épidémie, il faut limiter drastiquement les interactions et les échanges entre personnes. Dans les commerces de déta...

à écrit le 29/07/2020 à 18:09
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Pourtant les GAFA eux, devenus principaux supports publicitaires n'ont pas connu la crise. Peut-être aussi l'accélération de la mort de ce vieux dinosaure qu'est la télévision et cette vieille stratégie reposant uniquement sur celle ci ? Ne pas oubli...

à écrit le 29/07/2020 à 15:34
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TF1...une télé de maçon ! Normal qu'un jour ça finisse par se voir et que le bel édifice s'écroule. 36 métiers, 36 misères. Bouygues aurait dû continuer dans le BTP, il avait encore beaucoup à apprendre.

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