Après les capsules de café, les dosettes de vin ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  589  mots
Le chiffre d'affaires des quatre premiers mois de 2015 est supérieur de 8% à l'objectif (400.000 euros en 2015).
10-vins, une start-up nantaise, démarre une nouvelle campagne de crowdfunding et espère lever 800.000 euros pour commercialiser sa machine à vin innovante.

Nouveau tour de table pour la startup nantaise 10-vins. Après deux ans de recherche, l'élaboration d'une quinzaine de versions, et plus d'un million d'euros levés depuis 2013, l'entreprise fondée par trois anciens cadres d'un grand groupe de cosmétiques, entend en effet passer à la vitesse supérieure : la phase d'industrialisation de sa "machine à vin" connectée.

Ticket d'entrée à 2.000 euros

Aussi la société lance-t-elle une campagne publique sur la plateforme de crowdfunding Proximea - première plateforme régionale de financement participatif en capital, dédiée aux entrepreneurs de l'Ouest - le 12 mai prochain. Avec cette fois-ci l'objectif de récolter 800.000 euros. "La mise de départ est de 2.000 euros", explique Jérôme Pasquet, l'un des fondateurs. Autant dire qu'avec un tel ticket d'entrée, le concept se doit de séduire les investisseurs... Ce qui semble être le cas puisque Thibault Jarrousse, l'un des fondateurs, annonce d'ores et déjà plus de 400.000 euros d'intentions de souscriptions.

Une sommelière à domicile

Concrètement, la "D-Vine" se veut être une sorte de "sommelière à domicile", fonctionnant sur le même principe que les machines à café telles que les Senseo et autres Nespresso. A cela près que les dosettes sont des tubes de verre, hermétiques et vidés d'air, contenant exactement 10 centilitres de vin (rouge, blanc ou rosé) - la dose servie en restaurant. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire en apparence. Oui mais. Grâce à une technologie de pointe brevetée au niveau mondial, cette machine permet de verser automatiquement le contenu de chaque éprouvette dans un verre, à la température de service idéale et avec l'aération optimale.

"50% de la qualité perçue passe par la température et l'aération du vin", précise Thibaut Jarrousse. Et d'insister : "il n'est pas rare d'acheter une caisse de vin directement chez le producteur, mais d'être très déçu lorsqu'on l'ouvre chez soi". C'est ainsi qu'à force de déceptions après des séances de dégustations en régions, ces trois ingénieurs de formation et férus d'oenotourisme ont décidé de trouver une solution pour remédier à ce problème.

C'est chose faite : désormais, plus besoin de "carafer" le vin ni de le mettre au frais. La machine se charge du service de A à Z, grâce aux informations figurant sur l'étiquette "RFID" du tube, que la machine analyse par radio-identification. Le tout en moins d'une minute. Notons au passage que cela résout également le problème de la conservation du vin, voire de son stockage...

Qualité et traçabilité

Par ailleurs, l'utilisateur peut scanner ce tag RFID avec son smartphone ("sans télécharger une quelconque application", insiste un co-fondateur) et visualiser une petite vidéo explicative du vigneron producteur du nectar qu'il s'apprête à déguster, agrémentée du commentaire de l'oenologue de l'entreprise. Evidemment, la vidéo dure également une minute. Ce qui permet de "passer le temps" pour les moins patients pendant le service, mais, surtout, de garantir une traçabilité optimale du produit. L'utilisateur peut en effet visualiser le lieu de production du vin et obtenir le contact du vigneron, que ce soit pour passer une commande ou juste faire part d'un éventuel commentaire...

Enfin, cette machine semble également correspondre à un nouveau mode de consommation du vin : qu'il s'agisse de savourer un verre de grand cru classé ou de changer de vin au cours d'un même repas afin d'allier mets et boisson. Reste à convaincre les investisseurs. Avis aux amateurs...