Mobile : une facture de 2.249 euros dans le collimateur de l'UFC

Par Delphine Cuny  |   |  404  mots
Copyright Reuters
Après les excès des clés 3G, l'association de défense des consommateurs s'inquiète du manque de garde-fous en cas d'utilisation frauduleuse et prône une solution radicale : le forfait bloqué pour tous !

On se souvient des factures délirantes d'abonnés à des clés 3G ayant surfé sans compter depuis leur ordinateur portable, en France et surtout à l'étranger. L'UFC-Que Choisir met sur le devant de la scène un autre cas de figure moins médiatisé d'addition salée envoyée par un opérateur télécom. Il s'agit d'une cliente d'Orange qui a reçu des factures de 1.770 euros puis 2.249 euros après avoir demandé la résiliation de sa ligne de téléphonie mobile suite à un déménagement à l'étranger. Orange assure ne pas avoir trace de la demande de résiliation et son enquête interne lui fait privilégier la piste du vol de la carte SIM incriminée.

Usages frauduleux

Au-delà de cette affaire, qui a fait l'objet d'une plainte contre X et d'une enquête de police, l'UFC soulève le problème des "éventuels abus relatifs aux appels vocaux et en appelle aux pouvoirs publics pour une véritable sécurisation des consommateurs" contre les usages frauduleux. L'association rappelle que les opérateurs s'étaient engagés à mettre en place des dispositifs d'alerte pour éviter le "bill shock", c'est-à-dire la mauvaise surprise à la réception de factures très salées en cas de dérapage de consommation sur des clés 3G. Mais rien n'est prévu en général pour l'utilisation en France d'une ligne de téléphonie mobile classique.

L'UFC, qui en profite pour lancer un appel à témoignages sur son site, indique qu'elle est intervenue auprès de la DGCCRF (direction de la Concurrence) pour qu'elle diligente une enquête sur ce type de fraudes. Elle demande également aux pouvoirs publics d'envisager "un système d'alerte et de blocages en cas de dépassements importants de forfaits."

Un remède pire que le mal

Mais la solution envisagée par l'association semble un peu extrémiste. L'UFC propose en effet qu'au-delà d'un certain dépassement de forfait, choisi par l'utilisateur "ou de 50 euros par défaut, le consommateur ne puisse plus utiliser son terminal" ou uniquement pour recevoir des appels et joindre les secours. Un remède qui pourrait s'avérer pire que le mal puisqu'il reviendrait à imposer un forfait bloqué à tous les clients ! Pour pouvoir à nouveau utiliser son mobile, le consommateur devrait appeler son opérateur. Embouteillages d'appels au service client et réclamations en cascade garantis...