Téléphonie : les municipalités perdent leur pouvoir sur les antennes-relais

Par Virginie de Kerautem, avec AFP  |   |  253  mots
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Le Conseil d'Etat vient d'enlever toute prérogative aux maires qui envisageraient de limiter l'emplacement d'une antenne-relais de téléphonie mobile atténuant sensiblement la portée du principe de précaution. "Scandaleux", juge l'association Robin des Toits.

Ce n'est pas aux mairies de limiter l'emplacement des antennes-relais de téléphonie mobile sur leur territoire mais à l'Arcep, le gendarme des télécoms et à l'Agence nationale des fréquences (ANFR), a décidé le Conseil d'Etat. Selon la haute juridiction administrative, ces deux organismes d'Etat, en plus de leurs compétences techniques, sont habilités à arbitrer les questions de santé publique soulevées par les antennes.

De fait, le Conseil a censuré les arrêtés municipaux pris par Bordeaux, Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) décidés contre des antennes-relais tout en précisant que les maires gardent une marge de manoeuvre en cas d'urgence et "au regard de circonstances locales exceptionnelles".

Cette décision, qui minimise sensiblement le principe de précaution, est "purement scandaleuse", estime l'association Robin des Toits.   Interrogé par latribune.fr, son porte-parole Etienne Cendrier, reconnaît à l'Arcep et l'Anfr "la légitimité d'intervenir techniquement sur les problèmes de fréquences mais pas d'interférer dans des problèmes de santé publique".

Le débat sur les effets nocifs des ondes électromagnétiques sur la santé humaine est loin d'être clos. Il s'est même renforcé avec le  développement des téléphones de nouvelle génération qui s'est traduit sur le terrain par la multiplication des antennes. Pour l'association, le Conseil d'Etat se laisse bercer par la voix des opérateurs, sans prendre conscience des risques sanitaires potentiels de ces antennes.

L'association devrait réagir officiellement très prochainement.