L'UFC Que Choisir voit rouge contre les fausses offres illimitées mobiles

Par Delphine Cuny  |   |  524  mots
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Depuis l'arrivée de Free Mobile, l'association de défense des consommateurs estime que les clauses abusives pullulent. Elle menace de poursuivre Numericable et La Poste Mobile pour pratiques commerciales trompeuses.

Attention au faux illimité dans la téléphonie mobile ! C'est un combat de longue date de l'UFC Que choisir, qui a tiré la sonnette d'alarme il y a déjà plusieurs années en particulier sur les clauses limitatives des contrats de clé 3G. Or depuis l'arrivée de Free Mobile, il y a presque un mois, « tous les opérateurs ont le mot illimité à la bouche » observe Edouard Barreiro, de l'association de défense des consommateurs qui dénonce « les limites cachées de l'illimité et la prolifération sans limite des clauses abusives » dans les offres de riposte des concurrents. L'UFC « met en demeure les opérateurs de réviser leurs contrats sous trois semaines » et ensuite « agira en justice pour suppression des clauses abusives » et même au titre de « pratiques commerciales trompeuses » pour certains, en l'occurrence Numericable et La Poste Mobile.

De l'illimité plafonné à 14 heures chez Numericable

Dès janvier, l'association avait relevé que l'offre de Free Mobile elle-même n'était pas entièrement illimitée, en raison de restrictions d'usages : par exemple à l'international, seuls les appels vers les fixes sont inclus vers les 40 destinations sauf en Amérique du Nord ; ou bien sur les SMS et les MMS, chaque envoi est plafonné à 10 destinataires. Ensuite, en matière d'Internet mobile, Free reprend une expression utilisée par ses concurrents d'un usage « en bon père de famille », très imprécise et dont l'interprétation reste à la discrétion de l'opérateur. Mais l'UFC voit rouge quand « La Poste Mobile confond illimité et abondance » en restreignant à 200 heures par mois son forfait « appels illimités 24/24 ». Et plus encore lorsque Numericable propose « de l'illimité comprenant en réalité 14 heures d'appels seulement » : en outre, cette « utilisation normale d'un client grand public » n'est même pas expressément formulée, il faut la calculer, d'après « la consommation moyenne d'un abonné grand public métropolitain issu de la dernière publication par l'Arcep de l'Observatoire Annuel des Marchés, augmenté d'une marge de 500% » selon les termes de la brochure tarifaire du câblo-opérateur.

« Intolérable » verrouillage des téléphones vendus sans subvention

Autre sujet d'indignation pour l'UFC, les clauses abusives dont « certaines ont de quoi faire bondir. ». En particulier, « alors même que ces nouveaux forfaits sacralisent le « sans engagement » sans téléphone subventionné, certains opérateurs se permettent de verrouiller les terminaux vendus nus au moment de la souscription d'un forfait. » Aux yeux de l'association, « c'est anachronique, le verrouillage a été instauré au départ contre le vol des portables, aujourd'hui il existe le numéro de série IMEI. C'est un outil pour gêner la mobilité des consommateurs, c'est intolérable » s'emporte Edouard Barreiro. Si l'UFC ne réclame pas de mesure législative, elle estime qu'il y a « un problème de dissuasion dans le dispositif contre les clauses abusives. » Quant aux opérateurs mobiles, l'association les enjoint de « ne plus utiliser le terme illimité pour des offres ayant une limite volumétrique », en temps d'appels, nombre de SMS mensuels, « d'afficher clairement toute limitation chiffrée d'usage » et de « purger leurs contrats des clauses abusives. »