Nokia : «ce n'est pas gagné mais nous avons inversé la tendance en France»

Par Propos recueillis par Delphine Cuny  |   |  601  mots
Thierry Amarger, le nouveau directeur général de Nokia France.
Le nouveau directeur général de Nokia France, Thierry Amarger, arrivé le mois dernier, a présenté ce mardi matin le nouveau smartphone du constructeur finlandais, le Lumia 920, qui sort en France cette semaine. Il explique à La Tribune sa stratégie pour se différencier dans un marché français largement dominé par Samsung.

LA TRIBUNE - Où en êtes-vous sur le marché français ?
Thierry Amarger - Nous avons environ 20% de part de marché en volume, ce qui fait de nous le numéro deux [derrière Samsung, NDLR]. Nous avons inversé la tendance depuis septembre et regagné des parts de marché grâce au succès commercial de notre Lumia 610, un smartphone de moyenne gamme facile d?utilisation. Nous sommes en train de convaincre les jeunes et les «primo-accédants» de se lancer dans l?aventure smartphone avec nous. C?est très encourageant.

Votre nouveau smartphone Lumia 920 sort cette semaine chez Orange et Bouygues Telecom. Comment Nokia va-t-il parvenir à se différencier face aux autres Windows Phone 8, le système d?exploitation de Microsoft, comme ceux de HTC ?
Nous sommes très contents que Samsung et HTC rejoignent la plateforme Windows Phone 8, cela ne nous fait pas peur, c?est très positif pour l?écosystème. Si Nokia a choisi cette alliance stratégique avec Microsoft, c?est pour se différencier sur le long terme. Nous sommes convaincus qu?il faut développer l?écosystème : de 7.000 applications au départ, nous sommes à plus de 120.000 aujourd?hui. Nos cartes sont désormais intégrées à WP8 et à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, mais les possesseurs de Nokia ont accès à une navigation premium. Nous avons aussi quelques applications exclusives, comme Nokia Lecture, qui donne accès à plus de 50.000 titres en français, le Mix radio qui permet d?écouter gratuitement des play-lists en streaming ou Nokia Transport, pour calculer son itinéraire en transports en commun.

Dans un marché français où les offres sans téléphone explosent, comment se relancer avec ce modèle haut de gamme vendu 650 euros ?
Nous serons très compétitifs sur le marché. Les opérateurs, Orange et Bouygues Telecom s?apprêtent à dévoiler les tarifs avec subvention et engagement de deux ans [la rumeur parle de 220 euros avec un forfait de 49 euros sur deux ans, comme l?iPhone 5, NDLR]. Nous avons mis tellement d?innovation dans le Lumia 920 que nous pouvons rivaliser avec les deux autres produits vedettes du secteur [l?iPhone 5 d?Apple et le Galaxy SIII de Samsung, NDLR] : nous sommes les premiers à proposer le chargement sans fil par induction, il est compatible avec toutes les fréquences 4G en France et avec la technologie sans contact «NFC», son écran tactile très sensible marche même avec des gants. Et nous lancerons à la fin du mois le Lumia 820, moins cher (499 euros hors subvention).

Pensez-vous réussir votre come-back avec ces deux produits ?
Les premiers Lumia 920 vendus chez The Phone House sont partis en quelques jours, plus vite que prévu: ce sont des fans de Nokia qui se sont rués à la sortie. Nous savons que ce n?est pas gagné, qu?il y a encore beaucoup de travail, que la reconquête ne se fera pas du jour au lendemain mais progressivement. Nous n?allons pas chasser auprès des «geeks» ni des personnes ayant une affection particulière pour une marque, comme Apple. Un tiers des Français connaissent la marque Lumia. Nous allons aussi diffuser des spots montrant des vrais fans recrutés sur Facebook et qui ne sont pas payés. Un des atouts est notre base installée, la force de notre marque, son aspect émotionnel, car pour beaucoup de gens, leur tout premier téléphone était un Nokia. L?important pour nous est de pouvoir enchanter les clients. A nous de les convaincre que nous avons de super produits.