Stéphane Richard, PDG de France Télécom, « fait très bien son travail. » C'est Fleur Pellerin qui le dit

Par Delphine Cuny  |   |  452  mots
Stéphane Richard, le PDG de France Télécom, lors de son "show innovation" la semaine dernière. Copyright Reuters
Interrogée sur la rumeur d'une arrivée d'Anne Lauvergeon à la tête de l'opérateur, la ministre déléguée à l'Economie numérique assure que le gouvernement n'a rien à reprocher au PDG.

Anne Lauvergeon bientôt chez EDF ou chez France Télécom ? La rumeur a circulé depuis quelques semaines. Si l'on savait que Henri Proglio n'était pas très en cour à l'Elysée ni à Matignon, rien ne laissait penser jusqu'ici que Stéphane Richard était sur la sellette. « C'est faux, c'est de l'agitprop » dément un haut fonctionnaire à Bercy. « Cela ne m'étonne pas que son nom circule : Anne Lauvergeon est une femme extrêmement talentueuse, qui connaît très bien les questions industrielles» confie à La Tribune Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Economie numérique. Mais une autre rumeur est apparue la semaine dernière, sur une possible dépréciation de la valeur de la participation du FSI dans France Télécom, pour 1 milliard d'euros selon la « Lettre de l'Expansion. » L'Etat détient encore 26,9% du capital de l'opérateur privatisé, dont 13,7% via le Fonds stratégique d'investissement.

« La France a besoin d'une opérateur historique fort et pacifié »
« Il y a une mise à plat des participations du portefeuille du FSI dans le cadre du projet de loi sur la BPI » relativise une source proche du FSI. Un cours très bas, en repli de près de 35% depuis janvier, la plus forte chute du CAC 40 qui a de son côté progressé de 11%, un dividende qui sera réduit de 40% cette année, l'Etat actionnaire a quelques raisons de mécontentements. Pour autant, « nous n'avons rien à reprocher à Stéphane Richard, qui fait très bien son travail » répond la ministre. « A l'heure où la France est engagée dans de grands chantiers structurants comme le très haut débit et la 4G, nous avons besoin d'un opérateur historique fort et pacifié. » Autrement dit, le gouvernement considère que ce n'est pas forcément le moment de déstabiliser l'opérateur qui investit le plus dans la fibre optique, à l'heure où le secteur est bousculé depuis l'arrivée de Free Mobile et où deux de ses concurrents mettent en ?uvre des plans de départs volontaires... Or le PDG de France Télécom est précisément crédité d'une réelle amélioration du climat social après la « crise des suicides » qui a coûté son poste à son prédécesseur Didier Lombard. Le mandat de Stéphane Richard n'arrive d'ailleurs à échéance qu'en juin 2014. Mais on se souvient qu'il avait été bombardé lui-même du cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, chez France Télécom en 2009, pour préparer la succession du PDG deux ans avant son départ officiel. Il a été nommé directeur général le 1er mars 2010 puis PDG en février 2011.