Consolidation des télécoms : l'Arcep adoucit sa position

Par latribune.fr  |   |  605  mots
Sébastien Soriano, le président de l'Arcep. (Crédits : Arcep)
L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), hostile à toute opération de consolidation du secteur ces deux dernières années, a adouci sa position, estimant que les opérateurs avaient fait un bon effort d'investissement, a indiqué ce mardi 22 mai son président Sébastien Soriano.

Elle n'est plus totalement contre. L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), hostile à toute opération de consolidation du secteur ces deux dernières années, a adouci sa position, estimant que les opérateurs avaient fait un bon effort d'investissement, a indiqué ce mardi 22 mai son président Sébastien Soriano. "Il y a eu un moment spécifique pendant ces deux dernières années, quand on a envoyé le message (...) qu'il fallait arrêter" de parler de consolidation puisque ça gelait les projets et c'était dommageable à l'investissement, a expliqué le responsable au cours d'une conférence de presse. "Compte tenu du fait que les opérateurs ont répondu présent à notre appel, ce message de fermeture totale ne peut plus être pertinent", a-t-il noté. "On referme cette parenthèse."

Cependant, tempère Sébastien Soriano, "je ne suis bienveillant à l'égard d'aucun projet de consolidation". Le président de l'Arcep s'est réjoui d'une "mobilisation du secteur pour la fibre et le mobile" mais il a appelé les opérateurs à ne pas relâcher leurs efforts :

"L'accélération des investissements dans la fibre est encore nécessaire" pour que les opérateurs parviennent aux objectifs fixés pour 2020. Il note aussi le "retard important de la France dans la connectivité des entreprises : une PME sur deux seulement est connectée par la fibre".

Investissements dans la 5G

Et les opérateurs vont devoir mobiliser des investissements pour la 5G, la prochaine norme des communications mobiles, pour laquelle l'Arcep va lancer les premiers "pilotes" début 2019. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont investi un montant record de 9,6 milliards d'euros en 2017 (+7,5%) dans le déploiement de leurs réseaux, hors rémunération des fréquences, selon les chiffres publiés par l'Autorité dans son observatoire annuel des marchés fixes et mobiles. Dans le détail, ils ont investi 6,6 milliards d'euros dans les réseaux fixes, en particulier dans le déploiement de la fibre (FttH), et 3 milliards dans les réseaux mobiles.

Sur l'année écoulée, le marché des télécoms est quasi stable (-0,4% à 36,16 milliards d'euros) après plusieurs années de décroissance, grâce notamment à une légère progression du marché mobile (+0,2%) qui compense partiellement la baisse du marché fixe.

"Le cycle de la baisse s'achève, les fondamentaux sont positifs et le secteur a tourné la page de la décroissance", a souligné M. Soriano.

Un retour à la croissance porté à la fois par une accélération de l'adoption du très haut débit, fixe (FttH) comme mobile (4G), et le développement rapide des usages sur internet mobile.

Progression des abonnements à la fibre

Le nombre d'abonnements sur très haut débit fixe, via le FttH, ont en effet progressé de 1,1 million d'unités en 2017, pour représenter désormais 3,3 millions d'abonnés, soit 12% des accès internet fixes en France.

Sur le mobile, le nombre de clients 4G a progressé de près de 10 millions en un an, pour atteindre 41,6 millions d'abonnements, soit plus de 60% du nombre total de cartes SIM. Une adoption qui entraîne une forte augmentation de l'usage de données sur mobile : 2,7 Gigaoctets (Go) par client et par mois, contre 1,2 Go en 2016, et même 4,8 Go en moyenne pour les clients 4G, contre 2,8 Go un an plus tôt.

L'emploi dans le secteur poursuit en revanche sa décrue, avec une baisse de 2,5% des effectifs qui atteignent 112.675 salariés. L'année a notamment été marquée par un plan de départs volontaires chez SFR qui a concerné environ 5.000 personnes.

(avec AFP)