Frais d'itinérance : Juncker demande à la Commission de revoir sa copie

Par latribune.fr  |   |  414  mots
En fixant la gratuité des frais d'itinérance (ou "roaming") à 90 jours par an minimum, Bruxelles entendait protéger les opérateurs de téléphonie mobile contre d'éventuels abus des consommateurs.
La proposition de la Commission fixait à 90 jours par an la gratuité des frais d'itinérance dans l'Union européenne. Bruxelles devrait annoncer de nouvelles pistes la semaine prochaine.

La Commission européenne a retiré vendredi une proposition de texte controversée encadrant la suppression prochaine des frais d'itinérance en Europe, prévue pour juin 2017, à la demande de son président Jean-Claude Juncker qui en réclame une nouvelle version, a-t-elle indiqué sur son site internet.

Le texte, présenté lundi, fixait à 90 jours par an minimum la durée pendant laquelle les frais d'itinérance auraient été totalement supprimés dans l'UE pour les consommateurs. Mais il a été immédiatement critiqué pour son manque d'ambition. La Commission a en effet annoncé en juin 2015 l'abolition des frais d'itinérance pour 2017.

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Le retrait d'une proposition, notamment sur des question techniques, est plutôt rare au sein de l'Union européenne. Les éléments apportés par les services de Bruxelles évoluent le plus souvent au fil des discussions entre la Commission, les comités d'experts et les représentants des Etats membres.

"Nous attendons de la Commission européenne qu'elle envoie un signal fort" en vue d'un nouveau texte "la semaine prochaine" a réagi par communiqué Manfred Weber, le président du Groupe du Parti populaire européen (PPE, centre-droit et droite) au Parlement européen.

"Les Européens qui voyagent le font en moyenne 12 jours par an"

En fixant la gratuité des frais d'itinérance (ou "roaming") à 90 jours par an minimum, Bruxelles entendait protéger les opérateurs de téléphonie mobile contre d'éventuels abus des consommateurs. Par exemple en évitant qu'une personne achète une carte SIM dans un pays où les tarifs sont peu élevés pour utiliser son smartphone toute l'année dans un autre pays.

"Que ce soit bien clair, nous avons mis fin aux frais d'itinérance", avait dû se défendre mercredi le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, lors du point presse quotidien. "Les Européens qui voyagent le font en moyenne 12 jours par an", avait-il affirmé. "La Commission, avec ses lignes directrices, est allée bien plus loin en abolissant les frais d'itinérance pour au moins 90 jours par an."

L'argument n'a visiblement pas convaincu. La Commission européenne, par l'intermédiaire de son porte-parole Alexander Winterstein, a indiqué qu'il y aura "rapidement du nouveau sur ce sujet et la semaine prochaine (quand le Parlement européen se réunit en session plénière à Strasbourg, Ndlr) est une semaine très appropriée".

(avec AFP)