Huawei banni d’un appel d’offres en République tchèque

Par latribune.fr  |   |  384  mots
"Les lois chinoises imposent notamment aux sociétés privées (locales) de coopérer avec les services de renseignement. Par conséquent, leur introduction dans des systèmes étatiques clés pourrait constituer une menace", a déclaré la direction des impôts en décembre. (Crédits : Kacper Pempel)
La direction des impôts tchèque a exclu le géant chinois des télécommunications d'un appel d'offres de plus de 20 millions d'euros pour la construction d'un portail fiscal, ont annoncé ce mercredi les médias locaux.

Huawei continue de payer au prix fort les soupçons d'espionnage qui pèsent sur lui. La direction des impôts tchèque a exclu le géant chinois des télécommunications d'un appel d'offres de plus de 20 millions d'euros pour la construction d'un portail fiscal, ont annoncé ce mercredi les médias locaux. D'autres institutions gouvernementales ont emboîté le pas au fisc après que l'agence nationale de cyber-sécurité a averti en décembre que les logiciels et le matériel de Huawei constituaient une menace pour la sécurité de l'État, rapporte le quotidien DNES. Huawei fait face à des suspicions similaires dans le monde entier.

Les Etats-Unis ont dévoilé lundi une longue série de chefs d'inculpation contre la directrice financière - et fille du fondateur - de Huawei, accusée d'avoir violé les sanctions économiques qui doivent isoler l'Iran, ainsi que contre deux filiales de l'entreprise accusées d'espionnage industriel. Le géant chinois est également confronté à des problèmes, notamment en Australie, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande,et Pologne.

"Une menace" pour la sécurité des données

L'organisme gouvernemental allemand chargé de la cybercriminalité a, quant à lui, exprimé son scepticisme à l'idée d'un boycott du groupe chinois. Huawei était jusqu'alors le favori d'un appel d'offres tchèque pour la construction d'un portail fiscal contenant des données personnelles sensibles. La direction des impôts a modifié les conditions de l'appel d'offres à la suite de l'avertissement de l'Agence nationale tchèque pour la sécurité de l'internet et des cyber-médias, qui a également qualifié le groupe chinois ZTE de menace.

"Les lois chinoises imposent notamment aux sociétés privées (locales) de coopérer avec les services de renseignement. Par conséquent, leur introduction dans des systèmes étatiques clés pourrait constituer une menace", a déclaré la direction des impôts en décembre. Cet avertissement a été lancé peu après un rapport des services de renseignements tchèques selon lequel des diplomates chinois se livraient à une intensification des activités d'espionnage dans ce pays 10,6 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'OTAN. Le porte-parole de la direction, Petr Haban, a déclaré au DNES que l'avertissement était contraignant pour son bureau. "Nous devons donc agir en conséquence".

(avec AFP)