Orange et Bouygues confirment discuter d'un rapprochement

Par latribune.fr  |   |  457  mots
Orange souligne que, même s'il explore "les opportunités du paysage français des télécoms", "ses investissements et ses positions lui permettent une totale indépendance".
"Un accord de confidentialité a été signé ce jour par Bouygues et Orange", précise le groupe industriel et de construction dirigé par Martin Bouygues, alors qu'Orange évoque "la reprise de discussions préliminaires avec le groupe Bouygues".

| Article publié à 09h04, mis à jour à 19h09.

Orange et Bouygues ont confirmé mardi 5 janvier dans deux communiqués distincts être en "discussions" en vue d'un rapprochement entre l'opérateur historique et Bouygues Telecom, ouvrant la voie à une consolidation du secteur des télécoms en France.

"Un accord de confidentialité a été signé ce jour par Bouygues et Orange", précise le groupe industriel et de construction dirigé par Martin Bouygues, alors qu'Orange évoque "la reprise de discussions préliminaires avec le groupe Bouygues".

"À ce jour, aucune décision n'a été prise et rien ne garantit l'issue de ces discussions préliminaires", assure toutefois Bouygues dans son communiqué.

Pas de calendrier particulier pour Orange

"Ces discussions ne sont pas contraintes par un calendrier particulier et ne s'engagent pas sur un schéma prédéfini", écrit par ailleurs Orange. Toutefois, plus tard dans la journée de mardi, le PDG Stéphane Richard a assuré à l'antenne de RTL que les discussions entre Bouygues et Orange sont "une affaire de quelques semaines". "Je ne sais pas si ce sera un mois ou deux mais dans tous les cas, ça n'ira pas au-delà", a-t-il précisé.

Le groupe rappelle qu'il "n'agira que dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur d'un tel projet". Orange souligne que, même s'il explore "les opportunités du paysage français des télécoms", "ses investissements et ses positions lui permettent une totale indépendance". Stéphane Richard a promis en outre que cet éventuel rapprochement sera socialement "irréprochable".

Passage obligé par les autorités de la concurrence

La réussite d'une éventuelle fusion, suspendue à son acceptation par les autorités de la concurrence en France et à Bruxelles, entraînerait le passage de quatre à trois opérateurs dans l'Hexagone. Le nouvel ensemble qui ferait face à Free et SFR-Numericable sur l'un des marchés les plus concurrentiels d'Europe représenterait plus de 60% de part de marché en valeur sur le mobile.

En cas de succès des discussions, Orange, dont l'Etat est le premier actionnaire, pourrait avoir à se séparer de cinq milliards d'euros d'actifs, et s'engager à limiter les conséquences sociales pour les employés de Bouygues Telecom. Quant à Martin Bouygues, il parviendrait ainsi à conserver un pied dans les télécoms en entrant au capital d'Orange.

A 09h33, Bouygues gagnait 2,37% à 38,03 euros, Orange (+1,64% à 15,45 euros) et leurs concurrents Numericable-SFR et Iliad décollaient respectivement de 5,78% à 35,06 euros et 2,24% à 225,95 euros, dans un marché en hausse de 0,24%.

(avec AFP et Reuters)