Une amende de plus de 500 millions d’euros pour Orange ?

Par latribune.fr  |   |  345  mots
Stéphane Richard, le PDG d'Orange.
D’après Le Figaro, l’opérateur historique pourrait se voir infliger par l'Autorité de la concurrence la plus grosse amende du secteur des télécoms pour abus de position dominante sur le marché des entreprises.

Ce serait un record pour un acteur des télécoms. Selon Le Figaro, Orange pourrait écoper d'une amende colossale, « de plusieurs centaines de millions d'euros, probablement plus de 500 millions », pour abus de position dominante sur le marché des entreprises. Le quotidien précise que dans ce dossier, l'Autorité de la concurrence, présidée par Bruno Lasserre, rendra sa décision avant Noël.

Orange fait depuis longtemps l'objet d'une enquête de l'institution concernant de possibles « discriminations » d'Orange sur le marché des télécoms pour les professionnels, suite à des plaintes de Bouygues Telecom et SFR, respectivement en 2008 et 2010. Sachant qu'il ne reste aujourd'hui que la plainte de SFR, puisqu'en 2014, Orange a déboursé 300 millions d'euros pour que Bouygues Telecom abandonne ses poursuites. En février dernier, l'opérateur britannique Colt a également saisi le gendarme de la concurrence, accusant Orange de pratiques anticoncurrentielles.

D'après Le Figaro, SFR et Colt pourront donc déposer une demande d'indemnisation lorsque la décision de l'Autorité de la concurrence sera rendue publique. Celle-ci pourrait in fine se chiffrer « en dizaines [...], voire en centaines » de millions d'euros pour l'opérateur historique, indique le quotidien.

Un marché à 12 milliards d'euros

Cette décision risque dans tous les cas de chambouler le secteur des télécoms d'entreprises, dont le marché est estimé à 12 milliards d'euros. Directeur de Nerim, un opérateur présent sur ce créneau, Pierre-Olivier Lompré, jugeait en mai dernier dans nos colonnes qu'Orange ne laissait « que quelques miettes à la concurrence ». D'après lui, « cela fait plusieurs années » que beaucoup de sociétés souffrent de « discriminations » :

« Concrètement, pour certaines offres destinées aux professionnels, nous devons passer par l'infrastructure d'Orange, explique-t-il. Or sur certains créneaux, les tarifs de gros de l'opérateur sont très chers par rapport aux prix qu'il pratique lui-même pour le même type de clientèle. Sur certains segments, Orange est totalement monolithique, et bloque purement et simplement l'accès au marché aux autres opérateurs. »