Vivendi : un actionnaire activiste dénonce les "achats opportunistes" de Bolloré

Par latribune.fr  |   |  349  mots
Le ton était déjà monté au cours du week-end, Vivendi ayant menacé le fonds américain d'une potentielle action en justice, ce que PSAM a dénoncé comme une tentative d'intimidation.
Le fonds spéculatif américain P. Schoenfeld Asset Management estime que Vivendi laisse à Vincent Bolloré, son président et principal actionnaire, trop de liberté pour renforcer sa participation à un prix qu'il juge sous-évalué.

Après avoir déposé une résolution réclamant la distribution de dividendes spéciaux d'un total de 9 milliards d'euros, le hedge fund P. Schoenfeld Asset Management (Psam) est une nouvelle fois monté au créneau contre la société Bolloré. Dans une lettre publiée le 30 mars, actionnaire à près de 1% de Vivendi, il a dénoncé la montée du groupe dans le capital du groupe de communication

"Le groupe Bolloré (actionnaire numéro 1 de Vivendi, ndlr) a très récemment doublé sa participation dans Vivendi de façon à la porter à un niveau d'environ 10% au 26 mars 2015, bénéficiant ainsi de la sous-valorisation de Vivendi. [...] Ces achats opportunistes par le groupe Bolloré confèrent un contrôle de fait au groupe Bolloré (ou à M. Bolloré) sur Vivendi sans avoir à payer une prime de contrôle à la majorité des actionnaires. La non-utilisation du programme de rachat d'actions favorise également cette situation puisqu'elle fournit à M. Bolloré le contrôle sur les actifs stratégiques et la trésorerie disponible de Vivendi,à une valorisation faible, les actionnaires passifs n'ayant pas d'autre choix que de constater la situation.

Jeudi 26 mars, Bolloré avait fait passer sa participation dans Vivendi de 8,15 à 10,20% en achetant 27,7 millions d'actions. En se renforçant dans Vivendi, Vincent Bolloré répondait ainsi indirectement aux critiques l'accusant de présider le groupe de médias tout en n'en contrôlant qu'une faible partie du capital.

Bolloré n'a pas de plan stratégique détaillé pour Vivendi, selon PSAM

En outre, selon Psam, ces rachats d'actions Vivendi par le groupe Bolloré prouvent que ce dernier "n'a de toute évidence pas de plan stratégique détaillé pour Vivendi". Le fonds spéculatif va plus loin estimant que "la connaissance d'un tel plan constituerait en effet une information sensible susceptible d'avoir une influence sur le cours et aurait empêché M. Bolloré de procéder à ces achats d'actions".

Le ton était déjà monté au cours du week-end, Vivendi ayant menacé le fonds américain d'une potentielle action en justice, ce que PSAM a dénoncé comme une tentative d'intimidation.