L'assurance-vie ne séduit plus

Par latribune.fr  |   |  385  mots
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Pour la première fois depuis fin 2008, les sommes "retirées" des contrats sont supérieures aux sommes versées. Bilan : une décollecte de 1,8 milliard d'euros en septembre.

La Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) l'avait déjà sous-entendu depuis plusieurs jours : la décollecte en assurance-vie refait son apparition. Du jamais vu depuis la grande crise financière de 2008 où une décollecte s'était produite en octobre et en décembre, quelques mois après la chute de Lehman Brothers.

En septembre dernier, les prestations versées (c'est-à-dire les sommes "retirées", appelées rachats) ont été supérieures de 1,8 milliards aux versements (sommes déposées sur les contrats). Les prestations se sont établies à 11,5 milliards d'euros tandis que les versements (collecte) a atteint 9,7 milliards d'euros, en baisse de 9,8%.

Depuis le début de l'année, la collecte baisse de mois en mois (-13% sur les fonds en euros et -4% sur les unités de compte, regroupant les fonds actions, les fonds obligataires etc.). La collecte nette (cotisations - prestations) reste toutefois positive sur l'ensemble de l'année (+19,2 milliards d'euros) mais en forte baise (-57% par rapport à la même période l'année précédente).

Quant à l'encours, c'est-à-dire les sommes confiées à des contrats d'assurance-vie, il est en baisse pour le deuxième mois consécutif. Il est ainsi passé de 1380 à 1374 milliards d'euros entre juillet et août et de 1374 à 1368 milliards d'euros entre août et septembre. Une chute de 6 milliards d'euros, supérieure à la décollecte de 1,8 milliard d'euros, qui s'explique par la baisse des marchés boursiers.

Les explications à cette décollecte sont multiples. D'abord, les Français font moins confiance à l'assurance-vie dont la rentabilité des fonds en euros baisse d'année en année et qui risque d'être à nouveau écornée en cas de nouvelle baisse du rendement des obligations ou en cas de défaut de la Grèce. Ils privilégient le livret A et le LDD, surtout depuis que le taux de ces livrets défiscalisés a augmenté au mois d'août. Ensuite, la crise oblige certains épargnants à mettre moins d'argent de côté et à retirer de l'argent en cas de pépin. Enfin, les nouvelles normes Bale III incitent les établissements à privilégier les produits bancaires pour renforcer leurs fonds propres plutôt que de miser sur les produits d'assurance.

Retrouvez notre dossier complet dans le journal "La Tribune" du mardi 25 octobre.