Santé : le ras-le-bol des Français face à la baisse des remboursements

Par Séverine sollier  |   |  522  mots
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La cinquième édition du Baromètre Santé de La Banque Postale-La Mutuelle Générale-« La Tribune » révèle une montée des inquiétudes sur l'évolution de la Sécu.

Le système de santé français fait plus que jamais débat. Les dépassements d'honoraires avec la création d'un nouveau secteur optionnel conventionné et les déremboursements de médicaments sont notamment en ligne de mire alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale doit être examiné par le Sénat ce lundi 7 novembre.

Or si la santé et la qualité des soins arrivent en deuxième position des préoccupations des Français derrière l'emploi, force est de reconnaître que les opinions positives sur le système de santé reculent, selon l'édition 2011 du Baromètre santé de La Banque Postale-La Mutuelle Générale-« La Tribune » réalisé par TNS Sofres. La satisfaction des Français vis-à-vis du niveau du remboursement de la Sécurité sociale chute à 53 % cette année contre 59 % l'an dernier et 64 % en 2007 (lire graphique ci-contre). D'ailleurs, 27 % des Français avouent avoir reporté en 2011 des dépenses de santé faute de moyens financiers (+ 4 points par rapport à 2010) et même 40 % parmi les employés. Et les craintes sur l'évolution des remboursements dans l'avenir ne cessent de grandir : les pessimistes étaient 76 % en 2007, ils sont 81 % cette année.

Ce sont les remboursements des médicaments qui suscitent à la fois la plus grande baisse de satisfaction (- 8 points de 67 % en 2007 à 59 % en 2 011) et le plus grand pessimisme quant à leur évolution (+ 10 points sur la même période). D'ailleurs, deux Français sur trois désapprouvent le déremboursement de certains médicaments et même la moitié des personnes interrogées le trouvent « pas du tout normal ». Et en ce qui concerne le non-remboursement des médicaments, dont l'utilité (le « service médical rendu ») est jugée insuffisante, 55 % des personnes se déclarent « plutôt pas favorables » et en particulier les retraités à revenus modestes (67 %).

Reste que les dispositifs de maîtrise des dépenses de soins ont été compris. Près de 9 Français sur 10 déclarent ainsi accepter les médicaments génériques. Mais ceux qui ne les acceptent « pas systématiquement » augmentent (+ 7 points à 34 %). De plus, 86 % disent respecter le parcours de soins coordonné de la Sécurité sociale, cette proportion recule cependant de 5 points en un an. Et ceux qui affirment suivre ce parcours « systématiquement » ne sont que 53 % contre 58 % en 2010. Pourtant, ceux qui se disent favorables au médecin traitant, pierre angulaire du parcours de soins, restent stables à 69 %. Sachant que 7 Français sur 10 déclarent savoir que le non-respect du parcours entraîne un moindre remboursement mais qu'ils ne sont que 44 % à le qualifier de « bonne » mesure. Les avis apparaissent donc mitigés sur les réformes engagées.

En revanche, la conviction que l'État doit continuer à prendre en charge les dépenses de santé reste inchangée depuis cinq ans : 56 % des Français considèrent que l'État « doit tout mettre en oeuvre pour que la Sécurité sociale rembourse le plus possible les dépenses des santé des Français, quitte à augmenter les impôts ».

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