A Paris, l'immobilier poursuit sa folle envolée

Par latribune.fr  |   |  407  mots
Infographie La Tribune-photo : Reuters
La chambre des notaires de l'Ile-de-France constatent une nette hausse du nombre de transactions en dépit des prix qui s'envolent. Au troisième trimestre, le mètre carré parisien se vendait en moyenne 7.030 euros, soit une hausse de presque 14% en un an.

Les chiffres publiés jeudi par la chambre des notaires de Paris viennent confirmer une tendance observée par les professionnels du secteur. En Ile-de-France, les prix des logements comme le nombre de transactions ont poursuivi leur progression au troisième trimestre. Et les notaires estiment que ces deux tendances devraient se poursuivre au cours des prochains mois en dépit d'un contexte fiscal et conjoncturel moins favorable.

Les ventes, neuf et ancien confondus, ont progressé de 23% sur la période juillet-septembre par rapport à l'an dernier, pour atteindre 52.600 logements. Sur les 12 derniers mois, 182.400 logements ont été vendus en Ile-de-France, un chiffre très proche de la moyenne de la période 1999-2007, proche de 185.000 ventes. Les prix, eux, affichent une hausse de 4,1% par rapport au deuxième trimestre, et de 10,6% sur un an.

Folie parisienne

Dans la capitale, la hausse s'est accélérée. Elle atteint 5,1% sur trois mois et 13,8% sur un an, portant le prix moyen du mètre carré pour un appartement ancien à 7.030 euros.  Dix-neuf arrondissements sur 20 enregistrent des pics historiques de prix et le VIe, le plus cher de la capitale, repasse la barre des 10.000 euros le mètre carré atteinte début 2008, que le IVe a lui aussi franchie.

"Alors que le climat économique, social et financier devrait a priori peser sur les transactions immobilières, c'est l'inverse qui se produit", constatent les notaires. "La volatilité des bourses, les craintes sur la dette des Etats, la question du financement des retraites et un environnement perçu comme incertain stimulent le souhait d'être propriétaire et dessinent un environnement psychologique favorable à l'acquisition d'un logement", expliquent-ils.

A ces facteurs s'ajoutent le niveau historiquement bas des taux d'intérêt (certaines banques offraient le mois dernier des prêts à 15 ans à moins de 3%) et l'évolution prochaine de certaines aides et d'avantages fiscaux liés à l'accession à la propriété (déduction des intérêts d'emprunts, prêt à taux zéro, dispositif Scellier). En dépit de ces évolutions, la tendance porteuse pour les volumes comme pour les prix devrait se maintenir au cours des prochains, prévoient les notaires.

"A plus long terme, la question fondamentale de la dégradation progressive de la solvabilité des ménages reste posée", soulignent-ils néanmoins en évoquant le décalage entre l'évolution des prix et celle des revenus. En outre, toute hausse "significative" des taux d'intérêt aurait des effets non négligeables, estiment-ils.