Locataires aux poches percées ? N'ayez crainte, la banque vous aide (un peu) à payer

Par Mathias Thépot  |   |  578  mots
Copyright Reuters
Au regard de la part croissante que prennent les dépenses de logement dans le budget des ménages, notamment locataires, la Caisse d'Epargne a décidé de lancer un produit d'assurance à destination du locataire qui garantit le montant son loyer en cas de pépin.

Enfin un geste pour les locataires de la part du monde de la finance? Alors que les dépenses de logement affectent sévèrement le pouvoir d'achat des Français, notamment dans les zones les tendues, la Caisse d'Epargne a décidé de lancer une assurance "prévoyance du locataire". Elle consistera à verser à ce dernier une partie ou la totalité de son loyer en cas d'accident de la vie qui entraînerait une perte d'emploi, une incapacité temporaire totale de travail due à un accident ou à une maladie.

Des locataires peu protégés par rapport aux propriétaires

Le but affiché par l'Ecureuil est de permette aux locataires de se protéger en cas de pépin face à des propriétaires intransigeants. "Grâce à son emprunt immobilier, le propriétaire est assuré pour les charges de remboursement de son crédit en cas de décès, d'arrêt de travail et parfois même de perte d'emploi grâce à son assurance immobilier", rappelle la banque. Les locataires, eux, n'ont pour l'instant pas grand-chose en la matière. Certes "certains administrateurs de biens proposent des produits de ce type (prévoyance du locataire, ndlr), mais ils sont limités aux personnes locataires de leurs biens", indique Fabrice Labarrière, directeur du marché des Particuliers Caisse d'Epargne. 

Plusieurs conditions à remplir

Si l'offre peut paraître alléchante en ces temps de crise pour les 43% de foyers qui sont locataires en France, un certain nombre de conditions doivent cependant être remplies pour en profiter. D'abord, la garantie liée à une perte d'emploi stipule qu'un travailleur ne pourra être indemnisé que s'il justifie à la fois un licenciement d'un CDI de plus de 6 mois et de la perception d'allocations chômage, ce qui exclut les travailleurs non salariés. En outre, la garantie perte d'emploi ne s'applique pas aux fonctionnaires.
En revanche, pour ce qui est de la garantie résultant d'une incapacité temporaire totale de travail due à une maladie ou à un accident, les critères d'éligibilité sont moins stricts. D'autant que comme pour la garantie perte d'emploi, ni formalité médicale, ni justificatif de loyer ne sont à fournir au moment de la souscription du contrat. Il faut juste qu'au moment de la déclaration du sinistre, l'accident ou la maladie soit médicalement constatés par le médecin conseil de l'assureur. Et qu'il ou elle provoque "l'impossibilité absolue d'exercer son activité professionnelle à temps plein ou partiel", explique la banque.

Peu de formalité à la souscription

Dans le détail, le locataire (ou colocataire), qu'il vienne du secteur libre ou HLM, devra supporter un délai de carence de 6 mois après la souscription, plus une franchise de trois mois. Ensuite le versement mensuel peut aller jusqu'à 12 mois si le locataire ne retourne pas à l'emploi avant. Ce dernier décide, à la souscription, du montant qu'il veut percevoir chaque mois quand il sera indemnisé. Il peut donc choisir la totalité de son loyer, ou moins (entre 200 et 2000 euros). Lorsque le sinistre est déclaré, le versement de l'indemnisation mensuelle est effectué par la banque sur le compte du locataire. "Il gère ensuite son budget comme il le souhaite", ajoute Fabrice Labarrière. Les mensualités dont doit s'acquitter le locataire avant l'éventuelle arrivée du sinistre ne sont du reste pas accessoires. Elles s'élèvent à 3,20% du montant forfaitaire demandé à la souscription, soit entre 6,4 et 64 euros par mois. Enfin, l'âge limite d'éligibilité au contrat est de 59 ans.