Pékin reste impuissante à stopper l'envolée des prix de l'immobilier

Par Mathias Thépot  |   |  442  mots
Le prix moyen du mètre carré dans les logements neufs de 100 grandes villes a bondi de 12% sur un an en décembre.
Les investissements immobiliers chinois ont progressé de près de 20% en 2013 et continuent de capter une partie croissante de l'épargne des ménages au détriment de la consommation. Et ce malgré les mesures prises par le gouvernement pour enrayer la hausse des prix.

Nonobstant sa volonté de réorienter sa croissance économique vers la consommation intérieure, la Chine peine à enrayer les investissements dans l'immobilier. Ils ont progressé de 19,8% en glissement annuel pour atteindre 8.600 milliards de yuans (1.410 milliards de dollars) en 2013, selon le Bureau d'État des Statistiques.
Les investissements dans les logements résidentiels ont eux bondi de 19,4% sur un an, soit une augmentation de 8 points de pourcentage par rapport à l'année précédente.

Les prix ont bondi de 12% en décembre

Les investisseurs se nourrissent de la hausse des prix qu'ils alimentent. Les prix de l'immobilier dans les grandes villes chinoises ont en effet continué d'augmenter en décembre dernier. Ce, malgré les efforts du gouvernement pour calmer le marché immobilier. Le prix moyen du mètre carré dans les logements neufs de 100 grandes villes a ainsi bondi de 12% sur un an le mois dernier pour atteindre 10.833 yuans (1.789 dollars), selon une étude diffusée par Soufun, un grand site internet chinois d'annonces immobilières.

Les autorités chinoises en première ligne pour maitriser les prix

Le spectre d'une bulle immobilière hante les esprits des dirigeants chinois, qui craignent que les prix des logements n'atteignent des niveaux extrêmes. Les autorités chinoises ont donc pris régulièrement depuis 2010 des mesures drastiques en réaction aux soubresauts des prix de l'immobilier. Ce, en agissant sur la politique monétaire, tout en interdisant d'acheter un deuxième appartement, en relevant l'apport personnel pour l'obtention d'un crédit, et en introduisant de taxes foncières dans certaines villes.

Mais dans un pays où le salaire moyen augmente de 10% sur un an, les nouvelles classes moyennes soutiennent la tendance haussière de l'immobilier dans les villes de deuxième catégorie (Xi'an, Chengdu, Wuhan etc…), où les prix n'ont pas encore atteint les niveaux de Shanghaï ou Pékin.

Contournement des mesures fiscales

Et même dans ces deux dernières villes, la hausse reste aussi soutenue, notamment grâce au contournement des mesures fiscales. Ce qui a eu pour effet d'entraîner cette année une hausse d'environ 40% des divorces dans ces deux villes, de nombreux couples choisissant de se séparer sur le papier pour échapper à une nouvelle taxe sur les plus-values immobilières.

C'est ainsi près de 40.000 couples qui ont rompu leur contrat de mariage dans les neuf premiers mois de 2013, d'après le quotidien de la jeunesse chinois citant les statistiques officielles. Une faille législative permet en effet, dans certaines conditions, aux couples possédant deux biens immobiliers de divorcer, de se partager les deux propriétés et d'en revendre au moins une sans impôt.