Immobilier : à Paris, les ménages modestes de moins en moins propriétaires

Par latribune.fr  |   |  443  mots
De 2005 à 2015, la proportion de cadres et dirigeants d'entreprises parmi les acquéreurs d'un appartement dans la capitale a grimpé à 63% contre 48%.
Le prix moyen au m² passé de 5.200 euros fin 2005 à près de 8.000 euros fin 2015 a rendu "très difficile" l'accès à la propriété pour les ménages modestes et même intermédiaires. Cadres et dirigeants d'entreprises comptent pour 63% des acquéreurs, selon une étude des notaires.

La flambée de l'immobilier parisien a éloigné les ménages modestes et intermédiaires de l'accès à la propriété. Environ deux acquéreurs de logement sur trois sont désormais des cadres ou des dirigeants d'entreprise à Paris, constatent la Chambre des notaires de Paris dans une note publiée mardi.

De 2005 à 2015, la proportion de cadres et dirigeants d'entreprises parmi les acquéreurs d'un appartement dans la capitale a grimpé à 63% contre 48%, soit un bond de 15 points en dix ans, soulignent les notaires. En Ile-de-France, la hausse de ces catégories sociales aisées a été de 10 points sur la période, pour atteindre 44%. Les ménages intermédiaires ne réalisent plus qu'un achat de logement sur cinq (21%) environ dans la capitale, contre 29% il y a dix ans. Encore à l'origine de 13% des transactions il y a dix ans, employés et ouvriers sont de leur côté tombés à 7%, une proportion égale à celle des retraités, en légère hausse (6% en 2005).

A Paris, le prix moyen au m² a flambé de 54% en dix ans, passant de 5.200 euros fin 2005 à près de 8.000 euros fin 2015, ce qui a rendu "très difficile" l'accession à la propriété pour les ménages modestes et même intermédiaires, observent les notaires.

Phénomène semblable dans la petite couronne

La même évolution est à l'oeuvre en petite couronne, où la part des employés et des ouvriers recule fortement (-8 points à 18%) en particulier dans le département le plus cher, celui des Hauts-de-Seine (11% en 2015, soit 7 points de recul en 10 ans).

La progression des cadres et dirigeants d'entreprise y est également très notable : ils ont réalisé l'an dernier 43% des acquisitions de logements (+11 points), tandis que les professions intermédiaires reculaient à 30% (-4 points).

En Seine-Saint-Denis, qui demeure le département de petite couronne le plus abordable, la part des dirigeants d'entreprise et cadres est moindre à 30%, mais elle progresse tout de même de 9 points en dix ans.

Des changements moins marquants dans la grande couronne

En revanche, en grande couronne, où les prix sont plus accessibles, l'origine socio-professionnelle des acquéreurs demeure plus diversifiée, observent les notaires. La part des cadres et dirigeants d'entreprise y augmente aussi, mais dans des proportions plus modestes (+3 points à 32%) au détriment des employés et ouvriers (-4 points), toutefois encore assez présents puisqu'ils représentent 29% des acquéreurs d'appartements.

La typologie des acquéreurs de maisons en grande couronne est restée plus stable, ces dix dernières années : les dirigeants d'entreprise et cadres y représentent 32% (+3 points), les professions intermédiaires 33% (-1 point), les employés-ouvriers 30% (-1 point) et les retraités 5% (+1 point).

(avec AFP)