Les prix de l'immobilier parisien enfin au zénith ?

Par Par Diane Lacaze  |   |  533  mots
La Tribune Infographie / Photo: Reuters
Au troisième trimestre, les prix parisiens ont légèrement progressé. Pour la suite, les notaires tablent sur une stagnation voire une baisse. Retrouvez le détail arrondissement par arrondissement.

L'immobilier parisien résiste. Alors que certaines agences immobilières pronostiquent depuis quelques mois une baisse des prix dans la capitale, les notaires de Paris-Île-de-France l'affirment : les prix continuent leur progression. En effet, ils constatent pour le troisième trimestre une nouvelle hausse de 2,7 %, soit une moyenne de 8.360 euros le mètre carré. Sur un an, les prix ont tout de même pris 19,1 % à Paris et 12,1 % sur l'ensemble de l'Île-de-France. Néanmoins, on note aujourd'hui une accalmie. L'augmentation trimestrielle des prix des ventes a en effet été divisée par deux par rapport à celle que l'on observait sur le trimestre précédent. Ce ralentissement vient modérer la progression annuelle des prix qui repasse en dessous de la barre des 20 % dans la capitale, venant mettre un terme à des records historiques de hausses.

Reste à savoir si les prix vont à présent baisser. D'après les projections des notaires, cela devrait être bientôt le cas. En se basant sur les avant-contrats du mois de juin dernier, ils estiment que les prix devraient prochainement descendre autour de 8.250 euros le mètre carré avant de remonter légèrement vers 8.340 euros au début de l'année 2012.

La nouvelle orientation des prix pourrait se confirmer assez rapidement. L'indice immobilier des notaires, qui n'a vu le jour qu'en décembre 2010, ne regroupe pas encore les données de toutes les études. Or à mesure que son calcul s'affine, des écarts de prix à la baisse apparaissent. Ainsi, les notaires prévoyaient en septembre, pour des avant-contrats de juin, des prix autour de 8.650 euros par mètre carré, alors qu'aujourd'hui ils ressortent plutôt autour de 8.360 euros. « Cet écart conforte notre prudence dans l'exploitation des avant-contrats. C'est pour cela que nous nous contentons de donner des indications sur l'évolution des prix dans les mois à venir sur Paris à partir des avant-contrats et que nous travaillons pour améliorer notre collecte et notre méthode de calcul des prix », tient à préciser Alain David, chargé de missions en statistiques immobilières à la chambre des notaires de Paris-Ile-de-France.

Par ailleurs, les notaires notent que « la progression des prix en Ile-de-France a été atténuée par le ralentissement des ventes ». Au 3e trimestre, 49.500 logements ont été vendus en Île-de-France, neuf et ancien confondus, soit 4% de moins qu'à la même période il y a un an. Le recul est plus sensible dans le neuf (15 %) qui souffre d'un moindre intérêt des investisseurs. Dans l'ancien, le nombre de ventes de logements a diminué de 2 % dans la région, avec un recul plus marqué dans Paris (9 % si l'on compare les 3es trimestres 2010 et 2011).

Taux en hausse

Néanmoins, les notaires préviennent : « Les crises financières et bancaires laissent à penser que l'accès au crédit sera plus difficile et plus coûteux, alors même que les prix se situent à des niveaux élevés. Le marché, déjà fragilisé, pourrait alors se gripper. » D'ailleurs, le courtier Meilleurtaux a annoncé de son côté que les taux pourraient remonter prochainement, « compte tenu de la forte volatilité de l'OAT 10 ans passé de 2,45 % le 12 septembre (son plus bas niveau historique) à 4,01 % le 17 novembre en raison de craintes de contagion de la crise ».