Merkel-Sarkozy, se préparent pour la rencontre à haut risque de ce mardi

Par Clarisse Jay et et Frank Paul Weber  |   |  430  mots
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La rentrée s'annonce chargée pour le président de la République. Alors qu'il planchera mercredi avec le Premier ministre François Fillon sur les propositions des ministres des Finances, François Baroin, et du Budget, Valérie Pécresse, pour mettre en oeuvre la réduction des déficits promise à ses pairs européens, Nicolas Sarkozy accueillera la veille, mardi après-midi, la chancelière Merkel à l'Hôtel de Marigny. Certes, ce nouveau sommet franco-allemand était prévu dès le dernier sommet européen extraordinaire du 21 juillet, au cours duquel les 17 chefs d'État et de gouvernement de la zone euro s'étaient entendus sur plusieurs mesures pour sauver le projet de monnaie unique, notamment en étendant les attributions du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et un nouveau plan d'aide à la Grèce incluant une participation des créanciers privés, c'est-à-dire surtout les banques et les assureurs.

le fameux triple A

Mais cette rencontre prend un tour très différent depuis la crise de confiance de la France et de ses banques mercredi dernier sur les marchés financiers. Pour tous les observateurs, la monnaie unique et la zone euro ne tiennent que grâce au rôle moteur du couple franco-allemand. Si Paris ne devait plus à l'avenir bénéficier de la même meilleure note des agences de notation (le fameux triple A) que Berlin, leur coopération en serait chahutée. Jusqu'ici Berlin s'est bien gardé d'exprimer la moindre critique à la gestion des finances publiques françaises, contrairement à plusieurs remarques à l'emporte-pièce de la chancelière sur les pays du Sud comme l'Espagne, la Grèce ou l'Italie, auxquels elle a pu reprocher publiquement des prestations sociales (âge de départ en retraite par exemple) trop généreuses au regard de leurs dettes. La chancelière sera cependant curieuse de savoir comment le président français entend tenir ses objectifs de réduction du déficit public (5,7 % du PIB prévus cette année, 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013). Officiellement, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel doivent présenter mardi « des propositions communes concernant la réforme de la gouvernance de la zone euro », destinées au président de l'UE, Herman Van Rompuy. Un semblable sommet à l'automne dernier à Deauville s'était révélé un fiasco, laissant les marchés dans l'incertitude sur leur stratégie. Aussi ce mardi, la chancelière et le président devront éviter un tel écueil tout en étant suffisamment convaincants pour les observateurs. Une fin de vacances plus que périlleuse.