Le candidat Sarkozy veut traquer la fraude à la Sécu

Par Fabien Piliu  |   |  346  mots
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Reprenant une idée portée par les députés, le candidat de la majorité souhaite le lancement d'une carte Vitale biométrique. Le montant de la fraude à la Sécu, dont lé déficit devrait atteindre 14 milliards d'euros en 2012, est estimé à 1,5 milliard d'euros par an.

C'est un projet qui pourrait rapporter 1,5 milliard d'euros à l'Etat que Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi. Interrogé sur le plateau de RMC et BFM-TV, le candidat-président  a proposé, s'il est réélu, de lancer une carte Vitale biométrique pour lutter contre la fraude aux prestations sociales.
 

"Il faut lutter contre la fraude"

"Nous allons transformer la carte Vitale comme nous avons transformé le passeport et la carte d'identité avec le système biométrique. (...) Le système de santé français est le meilleur du monde et aussi le plus onéreux du monde (...). Il nous impose de lutter contre la fraude, il nous impose de demander un effort aux Français comme aux étrangers qui en bénéficient. S'agissant de la carte Vitale, il y a de la fraude, il faut que ça cesse", a ajouté le chef de l'Etat. Selon la Caisse nationale de l'assurance-maladie (CNAM), la fraude à la Sécu atteint 1% des dépenses de santé, soit environ 1,5 milliard d'euros.

Cette idée n'est pas réellement nouvelle. Elle faisait partie des 53 propositions formulées en juin par les députés appartenant à la Mission d'évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale pour lutter contre la fraude aux prestations et cotisations sociales.
 

Le montant de la fraude sociale varie du simple au double selon les estimations

Selon Xavier Bertrand, le ministre du Travail et de la Santé, le montant des fraudes détectées en matière sociale s'est élevé en 2010 à 458 millions d'euros - un chiffre en hausse de 19% par rapport à 2009 et qui a doublé depuis 2006 grâce au renforcement des contrôles - mais son ministère évaluait celles-ci en 2011 à "plusieurs milliards d'euros par an".
Pour la Cour des comptes et le Conseil des prélèvements obligatoires, celle-ci atteint entre 10 et 12 milliards d'euros chaque année. Pour la Mecss, elle représenterait en réalité 20 milliards d'euros, soit 45 fois la fraude détectée. A titre de comparaison, la fraude fiscale atteindrait chaque année entre 30 et 40 milliards d'euros.