Moscou prêt à apporter plus de 10 milliards de dollars au FMI

Par Reuters  |   |  508  mots
La Russie envisage d'accorder au Fonds monétaire international un supplément de ressources de plus de dix milliards de dollars, a annoncé samedi le ministre russe des Finances Anton SilouanovCopyright Reuters
En coordination avec les autres pays émergents, la Russie est prête à augmenter sa contribution aux ressources du Fonds monétaire international.

 La Russie envisage d'accorder au Fonds monétaire international (FMI) un supplément de ressources de plus de dix milliards de dollars mais le montant exact sera fixé en coordination avec les autres pays émergents du groupe dit BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), a annoncé samedi le ministre russe des Finances. "Nous avons déjà dit que la contribution minimum (de la Russie) serait de 10 milliards de dollars, la question est maintenant de changer cette somme, de l'augmenter pour tenir compte du besoin de ressources supplémentaires du FMI", a déclaré Anton Silouanov à la presse. "Nous allons nous coordonner avec nos collègues des BRICS et décider ensemble de ce qu'on peut faire", a-t-il ajouté en marge d'une réunion entre le FMI et la Banque mondiale à Washington.

Les BRICS escomptent une augmentation de leur poids au sein des institutions financières internationales 

Les pays du G20 se sont engagés vendredi à fournir au FMI un supplément de ressources de 430 milliards de dollars pour faire face à la crise de la dette dans la zone euro. Selon Anton Silouanov, la plus grande partie de cette somme, 362 milliards de dollars, avait déjà été promise auparavant. "Il reste environ 70 milliards" à répartir entre les contributeurs, a-t-il indiqué. Les économies émergentes, qui étaient jusqu'à présent plutôt les bénéficiaires de l'aide, se sont cette fois joint à l'effort collectif, même si elles attendent, en contrepartie, que leur poids au sein des institutions financières internationales augmentent, au détriment de celui de l'Europe.

Vers une réforme des quotas en octobre

Le G20 s'est engagé sur cette voie vendredi, en promettant que les droits de vote des pays émergents, appelés quotas, vont être augmentés lors du sommet du FMI programmé en octobre prochain. La Russie s'est félicitée de cette décision, même si elle a pris soin de ne pas présenter la réforme des quotas comme une condition préalable au versement de sa contribution. Le nouveau système de quota doit être clair et compréhensible, a insisté samedi le ministre russe des Finances. "Nous proposons que le calcul des quotas se base en priorité sur deux indicateurs principaux, la taille du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays et le volume de leurs réserves d'or et de devises", a dit Anton Silouanov.

La Russie bien placée

Si de tels critères devaient être retenus, l'influence de Moscou au sein du FMI augmenterait considérablement, la Russie disposant de la troisième réserve de change mondiale, avec 516,7 milliards de dollars. Certains pays du groupe dit BRICS n'ont toutefois plaidé qu'en faveur d'une meilleure prise en compte du poids du PIB, a reconnu Silouanov. "Plusieurs pays estiment qu'il faut poursuivre le dialogue dans ce domaine. Certains pays qui ont déjà un quota n'ont aucun intérêt à ce qu'il soit recalculé et préfèrent, évidemment, que l'on conserve la formule actuelle, sans y apporter de changement", a-t-il confié.