Les Conservateurs gardent Londres, mais perdent les élections locales

Par latribune.fr  |   |  474  mots
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Boris Johnson, le maire conservateur de Londres, a été réélu de peu. Mais la coalition de David Cameron a subi lors des élections locales de jeudi une nette défaite.

 Londres garde son maire conservateur. Boris Johnson, l?actuel Lord-maire de la capitale britannique a devancé lors du scrutin municipal de jeudi dernier son prédécesseur travailliste Ken Livingston. Il a cependant obtenu une victoire moins éclatante qu?annoncée avec 51,53 % des suffrages exprimés seulement. Le suspense a du reste été intense vendredi soir dans l?attente des résultats définitifs. Mais l?extravagant Boris Johnson a obtenu sur le fil un nouveau mandat de quatre ans. Surtout, il pourra présider à « ses » jeux olympiques qui se dérouleront sur les bords de la Tamise cet été.

Défaite du gouvernement


Pour autant, ce succès apparaît comme l?arbre qui cache la forêt pour la coalition entre conservateur et libéraux-démocrates au pouvoir au Royaume-Uni. Dans l?ensemble du pays, les deux partis ont enregistré en effet un net recul. Les conservateurs perdent ainsi 12 majorités municipales sur les 54 qui étaient en jeu, les Libéraux-démocrates une sur 12. Parallèlement, les travaillistes engrangent 32 nouvelles majorités supplémentaires sur les 43 qu?il détenait jusqu?ici. Même à Londres, malgré la victoire de Boris Johnson, les travaillistes sont en progression. En gagnant quatre sièges dans l?assemblée municipale de la capitale, le Labour devient le premier parti de cette dernière avec 12 sièges, devant les Tories qui n?en ont plus que 11, soit un recul de deux sièges, et les Libéraux-démocrates qui ont dû abandonner un de leurs trois sièges.

Pression sur Cameron


La pression s?accentue donc sur David Cameron, le premier ministre britannique, dont le projet de budget d?austérité prévoyant notamment d?épargner les plus fortunés avait fait fort mauvaise impression. Il semblerait désormais que le résultat de ces élections locales renforce la mauvaise humeur au sein du parti conservateur. L?aile droite du parti, notamment, invite le locataire du 10 Downing Street à « durcir » son discours sur l?immigration et la sécurité pour regagner du terrain. Le discours de la Reine jeudi prochain pourrait donner des éléments quant à cette éventuelle réorientation. Plusieurs voix semblent également évoquer l?option Boris Johnson pour remplacer David Cameron à la tête des Tories.

Les Libéraux-démocrates doutent


Mais ce sont surtout les Libéraux-démocrates qui s?inquiètent. Leur leader Nick Clegg, vice premier-ministre, s?est dit « très triste ». Il a affirmé que son parti pourrait regagner du terrain si la situation économique s?améliore. Beaucoup contestent néanmoins son orientation d?alliés des conservateurs. Il est vrai que ses résultats sont inquiétants : à Londres, le candidat libéral a été devancé par son rival écologiste. Une première. Nul doute donc que les tensions au sein de la coalition ne manqueront pas dans les semaines à venir.